Le chat aux yeux jaunes [Serge Brussolo]

Après Ceux d'en-bas, c'est avec impatience que j'attendais cette suite de la saga l'Agence 13, les paradis artificiels de Serge Brussolo.

L'histoire : Dans les années 60, l’actrice Peggy McFloyd a connu un succès planétaire grâce à la série télévisée « First Lady ». Aujourd’hui riche et âgée, elle s’est reconvertie dans l’action caritative en érigeant sur sa propriété une maison de retraite où elle accueille ses vieux camarades de scène.
Il semblerait toutefois que depuis quelques temps, ce petit paradis soit le théâtre d’événements aussi étranges qu’inquiétants. Qui connait la vérité sur « First Lady », cette série réputée « maudite » depuis que certains de ses acteurs ont disparu dans des conditions brutales ? Le chat empaillé aux yeux jaunes, qui trône comme une idole énigmatique sur la cheminée de l’actrice, peut-être ?
Un chat qui fut l’instigateur d’un crime dont Mickie Katz – missionnée par l’Agence 13 pour redécorer les appartements très spéciaux de l’actrice – découvrira les arcanes avec effroi…

Mon avis : C’est avec beaucoup d’impatience que j’attendais ce 3e tome des aventures de Mickie Katz, surtout après la découverte de sa condition qu’elle faisait à la fin de Ceux d’en-bas ! Cette fois, c’est une plongée dans le Hollywood des années 60 que nous propose Serge Brussolo. Une star incontournable de la télévision, victime d’un attentat, finit sa vie dans son domaine où elle recueille tous ceux qui ont eu un rapport de près ou de loin avec la série télévisée « First Lady » qui l’a fait connaître. A première vue, son geste semble noble, puisqu’elle sort des petits vieillards, ex-acteurs, maquilleurs ou producteurs de la rue où ils finissent leurs jours, ou des petits boulots qui leur permettent à peine de vivre. Pourtant, lorsque sous un faux prétexte, Mickie Katz est attirée à Esteranza, elle détecte vite un malaise.
Décidément, j’aime beaucoup ce personnage de Mickie Katz. Elle n’est ni une super héroïne au courant de tout, ni une grande naïve. Elle nous ressemble terriblement. Elle sait certaines choses, dispose d’une partie des éléments, mais ça n’empêche qu’au même titre que le lecteur, qui lui aussi se méfie, elle se fait avoir. On sent bien qu’un détail échappe, que l’auteur nous balade. Tous ces gens du cinéma mentent et nous cachent des choses.
Si je ne me suis pas ennuyée, j’ai peut être été un tout petit peu moins convaincue par l’histoire, un peu longue à se déclencher. L’auteur prend le parti de présenter l’actrice Peggy McFloyd au lecteur par le biais de recherches que réalisent Mickie avant même de la rencontrer réellement. Mais on sent que l’important pour l’auteur est de mettre en place une ambiance, plus que de construire une histoire très originale. En même temps, difficile de faire plus abracadabrantesque et angoissant que Dortoir interdit ou Ceux d’en-bas , qui mettaient directement en danger Mickie. Ici, c’est surtout Peggy McFloyd qui est visée et qui joue sa vie. Et la relation entre elle et son bourreau est bien pensée et creusée.
Quant à l’univers des studios de production et des séries télévisées, il nous plonge dans les années 60, les petites robes et les coiffures choucroute, sans effets spéciaux. Cela prête à sourire et dissipe la lourdeur de l’ambiance, comme on avait pu le ressentir dans le tome précédent, très oppressant lui. Ajoutez à cela que j’ai en plus appris qui était Valérie Solanas, que je ne connaissais pas du tout. Le soleil de LA finit de faire de ce roman une lecture distrayante et agréable, vraiment parfaite pour les vacances. Il n’y a plus qu’à attendre le tome 4 maintenant !

Commentaires

Manu a dit…
Une série qui me tente énormément et dont j'ai noté le premier tome dans la LAL. Affaire à suivre.
La chèvre grise a dit…
Oui, tu verras, c'est sympa, surtout pour les vacances, c'est de la lecture facile.

Posts les plus consultés de ce blog

La cité Abraxas

MAM Paris #10 : Le peignoir jaune de Tal-Coat

Musée du Quai Branly #4 : Amériques