Daytripper, au jour le jour [Fábio Moon et Gabriel Bá]

Les auteurs : Fábio Moon et Gabriel Bá sont des frères jumeaux brésiliens, nés en juin 1976, auteurs de bandes dessinées. Daytripper fut récompensé en 2011 par l'Eisner Award du meilleur album.

L'histoire : Les mille et une vies d'un aspirant écrivain... et ses mille et une morts. Brás de Oliva Domingos, fils du célèbre écrivain brésilien, passe ses journées à chroniquer les morts de ses contemporains pour le grand quotidien de Sao Paulo... et ses nuits à rêver que sa vie commence enfin. Mais remarque-t-on seulement le jour où notre vie commence vraiment ? Cela commence-t-il à 21 ans, lorsque l'on rencontre la fille de ses rêves ? Ou au crépuscule de sa vie...

Mon avis : Découvert chez Cachou et Choco, je me suis laissée tenter par leurs avis très élogieux et la couverture vraiment magnifique. Si je suis peut être moins emportée que ces dames, au final, il n'en demeure pas moins un album terriblement original par le sujet et la façon de le traiter. A cela, s'ajoute des dessins effectivement magnifiques.
Car il s'agit d'aborder les instants clés de la vie, ceux qui font basculer notre destin. Est-on seulement capable de mettre le doigt dessus, de reconnaitre ces moments lorsqu'on les croise ? Brás va mourir a des âges différents en fonction des chapitres de cet album. Car chaque chapitre évoque un moment clé, un chamboulement de sa vie d'avant. Son destin change donc de trajectoire et ce qu'il était avant meure à ce moment là. Un autre lui-même prend alors le relai.
La narration n'est pas tant dans les dialogues, bien que certains soient de vraies perles de justesse :
"La vie est comme un livre, fils. Et tous les livres ont une fin. Peu importe combien tu aimes ce livre… tu arriveras à la dernière page… et ce sera fini. Aucun livre n'est complet sans une fin. Et une fois que tu y es… au moment où tu lis les derniers moments… tu sais à quel point le livre est bon. Fa sent le vrai.
Non, la narration passe beaucoup par le regard que les personnages échangent, par les non-dits, par la qualité du dessin donc. La mort, omniprésente, donne sa valeur à la vie, à ces moments riches partagés, à ces occasions manquées, à ces décisions prises.
Le récit est riche en émotions et en ressentis. On ne peut pas rester de marbre face à la poésie des auteurs. Ma réserve (petite, je vous rassure) vient peut être du fait que je n'ai pas atteint encore un stade de ma vie qui me fasse prendre pleinement conscience de l'importance de tous ces moments, comme les passages sur le fait d'être père (ou mère). Mais d'autres, par contre, ont fortement résonné en moi comme celui sur les vacances chez les grands-parents. Chacun pourra donc trouver dans ce récit quelque chose qui aura un écho en lui.

Une bande dessinée vraiment à part que je vous conseille !

Commentaires

keisha a dit…
Noté, surnoté, déjà!
Cachou a dit…
C'est une histoire qui pourra être lue et relue et certainement toujours appréhendée différemment, grâce à cette mise en avant de différents stades. J'adore, comme tu le sais ^_^.
Brize a dit…
Les échos dont tu parles ne dépendent pas forcément de l'âge (parce que, dans ce cas, ça aurait dû résonner pas mal pour moi ;), or je n'ai pas "vibré" comme d'autres l'ont fait), mais plutôt, je pense, de notre réceptivité à la manière dont les auteurs abordent ces thèmes, de notre sensibilité personnelle (celle qui fait qu'on est plus ou moins réceptif à tel ou tel poème, par exemple).
Au demeurant, l'album possède de belles qualité et devrait séduire un large public.
Lilibook a dit…
Oh la la, en effet les illustrations ont l'air superbes, la couverture est splendide. Je note. Je ne connaissais pas
Mangolila a dit…
J'ai très envie de lire cet album. Ce sera une de mes prochaines lectures très certainement!
Loesha a dit…
Dès que tu me l'as montré, je l'ai ajouté à ma wish-list :) Une BD qui change du style belge, manga ou comic, je prend :D
Nane a dit…
Lecture très marquante et qui appelle à des re-lectures, à d'autre périodes de la vie.

Posts les plus consultés de ce blog

La cité Abraxas

MAM Paris #10 : Le peignoir jaune de Tal-Coat

Musée du Quai Branly #4 : Amériques