American nightmare, de James DeMonaco

Film américain de James DeMonaco, sorti le 7 août 2013, avec Ethan Hawke et Lena Headey.

L'histoire : Dans une Amérique rongée par une criminalité débridée et des prisons surpeuplées, le gouvernement a donné son accord pour qu’une fois par an, pendant 12 heures, toutes activités criminelles, meurtres inclus, soient légalisées. La police ne peut intervenir. Les hôpitaux suspendent leurs services. Une nuit durant, les citoyens sont à même de définir leurs propres règles et de faire leur propre loi, sans avoir à craindre de sanctions. Au cours d’une telle nuit hantée par la violence et le crime, une famille va devoir faire un choix – bourreau ou victime ? – face à un inconnu venu frapper à sa porte.

Mon avis : C'est l'affiche de ce film, croisée dans les couloirs du métro, qui m'a en premier intriguée. Ce visage est tout simplement cauchemardesque. Et puis, j'ai vu le pitch et je me suis dit, pourquoi pas. Ni une, ni deux, par une chaude après-midi, direction une salle de cinéma, climatisée. 
Ce film est clairement une satire de la violence de la société américaine, concentrée dans une seule nuit, 12h, de 19h à 7h du matin, pendant laquelle le meurtre est autorisé et où les secours (police, pompiers et hôpitaux) ne sont pas disponibles. C'est la Purge annuelle (comme souvent, le titre en VO "The purge" est bien plus représentatif de ce film). Cela permet de garantir pendant les 364 autres jours de l'année une vie calme et tranquille. Les humains pourront exprimer haine, ressentiment et agressivité tous les ans à date fixe. Chacun va donc garder ses jalousies derrière un masque d'amabilité devant son voisin qui a mieux réussi que lui. Il attendra le jour J pour venir le massacrer, mari, femme et enfants. De même, cette nuit là est le prétexte à nettoyer les rues de tous les pauvres qui n'ont eu que le tort de ne pas réussir assez pour se payer un local ultra-sécurisé ou des armes pour se défendre.
Le contrat social est revu et corrigé : il faut lutter pour rester en vie, choisir son camp, celui des oppresseurs ou celui des opprimés. La famille Sandin va devoir choisir le sien. Dans une ambiance anxiogène et claustrophobe à souhaits, toute l'action se déroulant dans la maison hautement sécurisée (mon œil !) des Sandin. C'est un home-invasion qui va avoir lieu sous nos yeux.
Ce film transcrit bien les angoisses de notre société moderne, toujours focalisée sur la violence qui hante nos rues, et dont les médias font les choux gras, faisant le bonheur des extrémismes. Le scénario reste facile, classique et donc couru d'avance. Si on pourrait reprocher au film d'exhiber ce qu'il dénonce, cette violence qui ronge la société, c'est clairement ce que le scénario promet et ce qu'on est venu voir. On est donc servi. Un petit film à petit budget, qui remplit son rôle, sans plus. Mais c'est déjà bien.

Commentaires

Loesha a dit…
Mes sentiments sont mitigés sur ce film : déçue une fois le générique terminé, car trop facile sur certains aspects... Mais finalement j'y repense de temps en temps, l'univers dépeint m'a beaucoup plu (la purge et tout). Et on se pose forcément la question : est-ce que j'irai trucider quelqu'un moi-même ? Comment je me protégerai ? Comment vivre le lendemain (grosse cuite !) si on réchappe à son voisin agresseur et vice-versa ?
Son seul défaut c'est peut être d'être trop court et de trop survoler ce super sujet !
La chèvre grise a dit…
@ Loesha : Oui, un divertissement correct, mais facile. Et de grosses incohérences : pas de panic room, une maison facile à éventrer...
Nelfe a dit…
Ben tu vois moi j'ai pas vraiment accroché alors que je trouvais l'idée de départ vraiment prometteuse!
Déçue par ce film en fait...
Je crois que tu avais lu nos avis sur notre blog.
La chèvre grise a dit…
@ Nelfe : oui effectivement, je t'avais rejointe sur l'absurdité d'une maison sans panic room, ou encore si facilement éventrée pour un expert en sécurité, ce qui fait doucement rigoler.
Neph a dit…
J'avais aussi dit chez Nelfe à quel point je m'étais ennuyée, malgré un scénario prometteur, à cause d'un traitement sans surprise... C'est dommage !
Loesha a dit…
Pour tout dire j'ai passé mon temps à attendre que quelqu'un s'empoisonne avec le gâteau offert par les voisins au tout début du film... Surprise que ça ne soit pas arrivé ! :D
La chèvre grise a dit…
@ Loesha : je me suis fait la même réflexion :-)

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