Fleur de tonnerre [Jean Teulé]
L’avis récent et mitigé de Loesha sur Charly 9, que j’ai chroniqué ici, m’a donné envie de me frotter à nouveau à un roman de Jean Teulé, pour essayer d’analyser encore une fois ce qui m’attire chez cet auteur, alors que je ne suis pourtant pas complètement convaincue par ses romans.
L’histoire : Hélène Jégado a tué des dizaines de ses contemporains sans aucune raison apparente. Quels secrets renfermait cette tête qui, le 26 février 1852, sur le Champ de mars de Rennes, roula dans la corbeille de la guillotine ?
Mon avis :
Autant le dire tout de suite, j’ai cette fois un avis plus tranché : je n’ai pas aimé. Passée la scène d’ouverture où Hélène Jégado obtient son surnom de Fleur de tonnerre et découvre les pouvoirs de l’arsenic, il y a un gros problème de répétition. Je ne doute pas que ce soit voulu par Teulé. De village en village, toujours le même scénario, la même scène de l’empoisonnement. Toujours les mêmes réflexions. Le personnage de Fleur de tonnerre n’évolue pas, ne progresse pas, en bien ou en mal. Traumatisée par le personnage de l'Ankou, la petite Hélène gère son angoisse et sa fascination en passant à l'acte. Mais difficile de bien comprendre ce qui cette fois justifie clairement le passage à l'acte et cette prédisposition à semer la mort sur son passage. Du coup, je me suis passablement ennuyée !
L’auteur nous décrit bien cette Bretagne où le français n’est pas encore utilisé partout ; où les pratiques de l’église catholique se heurtent aux croyances populaires. On retrouve le ton si caractéristique de l’auteur : un humour noir, des dialogues décalés, des instants de poésie aussi parfois. Tout est très bien maîtrisé, sans vulgarité.
Encore une fois, si je suis très intéressée par ces faits réels (Hélène Jégado a réellement existé au début du XIXe siècle) que nous raconte Jean Teulé, par la re-contextualisation historique, je suis sceptique sur sa façon de conter l’histoire. Pas sûre de lire un autre roman de l'auteur avant longtemps !
Commentaires
En revanche, j'ai beaucoup aimé ce qui traitait des vieilles croyance bretonnes païennes.
@ Fleur : Je n'ai pas été écœurée. En lisant du Teulé, je sais qu'il aime ces histoires tragiques et gores.
L'avantage avec ses romans c'est qu'ils sont vite lus, pas le temps de vraiment détester l'auteur ;)