Gone girl, de David Fincher

Film américain de David Fincher, sorti le 8 octobre 2014, avec Ben Affleck et Rosamund Pike.

L'histoire : A l’occasion de son cinquième anniversaire de mariage, Nick Dunne signale la disparition de sa femme, Amy. Sous la pression de la police et l’affolement des médias, l’image du couple modèle commence à s’effriter. Très vite, les mensonges de Nick et son étrange comportement amènent tout le monde à se poser la même question : a-t-il tué sa femme ?

Mon avis : J'avais beaucoup aimé le livre dont ce film est l'adaptation Les apparences de Gillian Flynn. Le nom de Fincher en réalisateur et une soirée solitaire en perspective m'ont décidée à tenter une séance cinéma. Je craignais cependant que le souvenir trop frais que je gardais du roman ne me gâche la projection. J'avais raison.

D'abord, je suis assez mitigée par la performance de Ben Affleck. Il est assez inexpressif. Cela pourrait presque coller au personnage de Nick, qui est un homme qui ne réagit jamais comme on l'attend : il sourit lors de la conférence de presse sur la disparition de sa femme, il dissimule... Presque, car le regard de Ben Affleck ne recèle aucun indice d'une profondeur cachée ou d'une maladresse touchante. Juste un regard vitreux. Rosamund Pike s'en sort bien mieux, plantant une épatante Amy terriblement vivante malgré sa disparition. Mais la voix off du film ne remplace pas le "je" du journal d'Amy dans le livre.

Le scénario tient par une construction basée sur des faux-semblants et une alternance dans l'ambiance tantôt émouvante d'un couple qui se rencontre et tantôt glaciale de ce même couple qui se déchire. Sauf que, en connaissant tous les tenants et les aboutissants de l'histoire, le spectateur perd énormément et s'ennuie quelque peu. L'effet de surprise ne fonctionne plus. L'intérêt revient lorsque le rapport de force entre madame et monsieur se ré-équilibre et que Nick contre-attaque, un peu trop faiblement d'ailleurs dans le film (je garde un souvenir d'un Nick plus fort dans le roman). On dissèque le couple, ses forces et ses faiblesses, l'autre qu'on croit connaître et aimer. Enfin, Fincher survole plutôt cet aspect là. Par contre, il croque bien davantage et bien mieux l'acharnement médiatique à condamner quelqu'un sans savoir, sur un malentendu ou une maladresse. L'invasion des média dans la sphère privée. Et au final ne reste que la perversité de toute une société.

En bref, j'ai un peu de mal à comprendre qu'on porte aux nues ce film. Certainement agréable pour ceux qui n'ont pas lu le livre, je ne suis pas sûre qu'il apporte grand chose pour les autres.

Commentaires

Brize a dit…
Tu confirmes ce que je craignais, à savoir que le fait d'avoir lu le livre gâche pas mal le plaisir : ça m'est déjà arrivé avec un polar que j'avais beaucoup aimé et depuis j'hésite !
La chèvre grise a dit…
@ Brize : je confirme totalement. Et comme en plus la performance d'acteurs ou le visuel ne méritent pas à eux seuls de se déplacer...
Cachou a dit…
C'est ce que j'ai constaté aussi: ceux qui n'ont pas lu le livre l'adirent, les autres n'y trouvent rien de plus. Moi je reproche au réalisateur de s'être caché derrière l'histoire là où, d'habitude, il impose sa marque de fabrique...
Zina a dit…
Je n'avais pas lu le livre avant d'aller voir le film, et je l'ai beaucoup aimé, je l'ai trouvé bien fait. Il m'a donné envie de le lire maintenant ;)
Loesha a dit…
Ah ben justement je voulais aller le voir celui là... je crois que je vais plutôt me tourner vers le livre alors !
dasola a dit…
Bonsoir, je n'ai pas lu le roman. En revanche, je n'ai pas du tout aimé ce film à l'histoire abracadabrantesque. Bonne soirée.

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