C'est une chose étrange à la fin que le monde [Jean d'Ormesson]

L'auteur : Jean d'Ormesson, né en juin 1925, est un écrivain, chroniqueur, éditorialiste, philosophe et acteur français, membre de l'Académie française depuis 1973.

L'histoire : "Un beau matin de juillet, je me suis demandé d'où nous venions, où nous allions et ce que nous faisions sur cette terre ? Pourquoi y a-t-il quelque chose au lieu de rien ?"

Jean d'Ormesson aime les voyages, les bains de mer, les livres, tous les plaisirs de l'existence. Il s'interroge aussi sur le mystère de nos destinées et il esquisse le roman de la vie, de l'Histoire, de l'idée de Dieu. Il nous parle avec simplicité et gaieté et il nous propose quelques recettes d'espérance et de bonheur.

Mon avis : J’ai tendance, par moment, à me poser des questions existentielles. Elles viennent, me taraudent, je n’y trouve pas de réponses puis elles repartent. Alors, l’autre jour (pour ne pas dire il y a plusieurs mois), mon père m’a prêté ce roman, certain qu’il me parlerait.

Des premiers hommes aux civilisations les plus récentes, des mathématiciens aux philosophes, chacun s’est posé des questions et a fait progresser la connaissance de l’Homme de l’univers qui l’entoure. On mélange donc la science, les croyances religieuses, la philosophie et l’art. Mais, "Nous avons roulé de progrès en progrès. Ils ont toujours tout changé de nos façons de sentir, de penser et de vivre. Ils n'ont jamais rien changé à notre humaine condition : naître, souffrir et mourir." (p°15).

Homère et la guerre de Troie, Héraclite, Parménide, Platon et Socrate, Aristote, Ptolémée, Saint Augustin et Saint Thomas d'Aquin, Copernic, Kepler et Galilée, Newton, Darwin et le grand père d'Aldous Huxley..., Einstein et Hubble, Plank et son mur jusqu'à Heinsenberg qui remet tout en cause avec son principe d'incertitude (toute mesure perturbe l'objet de cette mesure).

Le talent de conteur de Jean d’Ormesson est grand pour raconter sans ennuyer, sans faire pompeux, tout en restant érudit. Car c’est le roman de la création du monde tel que l’homme le conçoit, et même au-delà, que l’auteur nous propose. Le passage d'une conception où l'homme étant à l'image de Dieu il ne peut être qu'au centre de l'univers à celle d'un monde qui n'a pas de centre, qui est à la fois infiniment grand et infiniment petit ("au vertige des étoiles répond le vertige des atomes."). Il faut alors repenser la place de Dieu.

La forme est savoureuse avec l’alternance de chapitre relayant le rêve du Vieux, ou le Dieu omniscient, et le fil du Labyrinthe, c'est-à-dire celui de l’Histoire et des découvertes des Hommes sur leur environnement et ce qui les entoure.

Les deuxième et troisième parties m’ont moins convaincue. D’abord, parce que, n’ayant pas encore le long vécu de l’auteur, mon cheminement intérieur n’en est pas au même point. Ensuite, parce que la question qui me tarauderait aujourd’hui n’est pas tellement « Pourquoi y a-t-il quelque chose au lieu de rien ? » mais plutôt « Pourquoi y a-t-il ce quelque chose au lieu d’autre chose ? ». Enfin, forcément, parce qu’il n’y a pas de réponses aux questions existentielles que l’auteur pose. C’est à chacun de se faire sa propre idée. Une seule certitude : "Tout ce qui est né mourra" (p°255).

C'est une chose étrange à la fin que le monde, de Jean d'Ormesson
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Novembre 2012

Commentaires

Alex Mot-à-Mots a dit…
Un titre étrange mais qui ne me tente pas.
La chèvre grise a dit…
@ Alex Mot-à-Mots : c'est un roman qui fait réfléchir et donc qui nécessite du temps. Pas forcément à lire à n'importe quel moment.

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