La femme au tableau, de Simon Curtis

Film américano-britannique de Simon Curtis, sorti le 15 juillet 2015, avec Helen Mirren et Ryan Reynolds.

L'histoire : Lorsqu’il fait la connaissance de Maria Altmann, un jeune avocat de Los Angeles est loin de se douter de ce qui l’attend… Cette septuagénaire excentrique lui confie une mission des plus sidérantes : l’aider à récupérer l’un des plus célèbres tableaux de Gustav Klimt, exposé dans le plus grand musée d’Autriche, dont elle assure que celui-ci appartenait à sa famille ! D’abord sceptique, le jeune avocat se laisse convaincre par cette attachante vieille dame tandis que celle-ci lui raconte sa jeunesse tourmentée, l’invasion nazi, la spoliation des tableaux de sa famille, jusqu’à sa fuite aux États-Unis. Mais l’Autriche n’entend évidemment pas rendre la « Joconde autrichienne » à sa propriétaire légitime… Faute de recours, ils décident d’intenter un procès au gouvernement autrichien pour faire valoir leur droit et prendre une revanche sur l’Histoire.

Mon avis : L'autre jour, je me suis rendue compte qu'il me restait 2 places de cinéma à utiliser avant la fin du mois. J'ai regardé ce qui pourrait me tenter, et franchement, je n'ai pas trouvé grand chose. Sauf, peut être, ce film-ci, que j'avais repéré d'abord pour Helen Mirren, ensuite pour l'histoire vraie.

Helen Mirren crève l'écran, incarnant une Maria Altmann pleine de mordant et de saveur. À ses côtés, Ryan Reynolds quitte son costume d'acteur comique pour un peu plus de finesse. Avec sobriété, il incarne ce jeune avocat découvrant son histoire familiale. Le duo de ces deux acteurs fonctionne à merveille et reste la bonne surprise de ce film de facture très classique et sans grande surprise.

Car si le côté ubuesque des dédales pour demander la récupération de ces 5 tableaux est bien rendu, que ce soit en Autriche où il faut débourser plusieurs millions de dollars ou aux États-Unis, le spectateur assiste à l'opposition classique entre les gentils Américains et les méchants Autrichiens, pas totalement débarrassés de leurs accointances passées, et qui refusent de rendre les biens spoliés par les nazis. Dommage d'en rester à une vision aussi superficielle et de cacher le drame humain derrière une bataille juridique.

Sans l'exposition de Klimt à la Pinacothèque vue en début d'année, je n'aurais peut-être pas compris toute la portée pour l'Autriche d'une restitution de ce tableau à la famille Altmann. Le scénario n'évoque que trop vite une comparaison avec Mona Lisa.  On oublie que le tableau dont il est question, Adèle Bloch-Bauer, est  une œuvre d'art d'une grande importance pour Vienne. L'importance du bien ne peut en rien excuser les difficultés faites par l'Autriche pour le rendre à son propriétaire légitime. Mais c'est bien davantage sur les valeurs marchande et sentimentale que l'accent est mis, le film virant alors, surtout sur la fin, dans le pathos.

Portrait d'Adèle Bloch-Bauer I, de Gustav Klimt
Tout le film n'est pourtant pas à jeter et le sujet de la spoliation des biens des familles juives par les nazis revêt à lui seul un devoir de mémoire. Sans jamais oublier tous ces hommes et femmes, envoyés à la mort, par simple haine.

Commentaires

dasola a dit…
Bonsoir La chèvre grise, non le film n'est pas à jeter, bien au contraire. J'ai trouvé l'histoire passionnante et les acteurs (même Ryan Reynolds) très bien. Bonne soirée.
Valérie a dit…
Je suis d'accord avec ton billet. C'est un film intéressant avec de bons acteurs mais je trouve qu'il est un peu trop classique.
La chèvre grise a dit…
@ Dasola : Je n'irais pas jusqu'au "passionnant". Mais intéressant, c'est certain.

@ Valérie : en fait, j'ai eu le même problème qu'avec le film "Big Eyes" : si c'est juste pour me raconter une histoire vraie, je peux la lire. Il me faut quelque chose de plus dans un film, un côté visuel travaillé, ou une "patte" du réalisateur.

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