Come prima [Alfred]

L'auteur : Alfred, de son vrai nom Lionel Papagalli, est né à Grenoble en mai 1976. Auteur de bandes dessinées français, il a gagné le Fauve d'or au festival d’Angoulême en 2014, pour l'album Come Prima.

L'histoire : Début des années 60. Suite à la mort de leur père, deux frères, Fabio et Giovanni, sillonnent les routes au volant d'une Fiat 500. Leur voyage, émaillé de disputes et de silences, de souvenirs et de rencontres, les conduira jusqu'à leur Italie natale, quittée depuis des années. Par bribes, le portrait de leur père se recompose et les amène à mettre en lumière leurs relations tumultueuses...

Mon avis : J'ai un peu de mal à comprendre l'engouement autour de cet album. Le décor pourtant est sympathique : sur les routes entre France et Italie, dans les années 60, le tout dessiné avec des tons ocres qui évoque facilement la chaleur.


Mais l'histoire de ces deux frères qui se retrouvent après dix années de séparation, dont on ne découvrira la raison que sur la fin, de ce retour au bercail pour Fabio, ne m'a pas plus émue que cela. Fabio est quelqu'un d'égoïste, qui s'est enfermé dans cette distance qu'il a lui-même creusée entre lui et sa famille. Si Giovanni ne venait pas le chercher, l'urne du père sous le bras, il ne saurait comment renouer le lien qu'il a lui même coupé. Pourtant il en souffre, mais ça il ne l'avouera jamais. Au fil du voyage en Fiat 500, les souvenirs vont affleurer, la colère va exploser, la tendresse pudiquement cachée. C'est l'histoire d'un passage à l'âge adulte que nous conte Alfred. Il n'aura pas été simple celui de Fabio et il a eu des répercussions sur toute sa famille, blessée. L'Homme fait des erreurs pour apprendre.

J'aime assez d'habitude qu'un auteur laisse des parts d'ombre, charge aux lecteurs de combler les trous un peu comme ils veulent. Sauf qu'ici, ça participe à la distance que j'ai gardé tout au long de ma lecture. Beaucoup voit dans Come Prima un hommage au cinéma italien des années 60, que je n'aime pas, trop introspectif. Du coup, c'est peut-être assez logique ! Alors, même si j'ai aimé le dessin et l'ambiance, même si le sujet pouvait me plaire également, c'est le traitement qui ne m'a pas du tout convaincue.


Come prima, d'Alfred
Delcourt
Octobre 2013

Commentaires

Alex Mot-à-Mots a dit…
Au moins c'est clair : tu n'as pas aimé.
La chèvre grise a dit…
@ Alex Mot-à-Mots : bah non, et pourtant on en a beaucoup parlé sur la blogo, et en bien.

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