BD Express #6

Shenzhen, de Guy Delisle
Éditions L'association

L'histoire : Shenzhen, décembre 1997. Guy Delisle revient pour 3 mois en Chine, après un premier séjour dans le nord du pays quelques années auparavant. Il retrouve les odeurs, le bruit, la foule, la saleté et la grisaille : autant de sensations peu agréables que sa mémoire avait oublié, pour ne retenir que les beaux côtés, l’exotisme. Il est venu remplacer un canadien, directeur d’un studio d’animation Dupuis qui est au bord de la crise de nerfs après un séjour de 8 mois : la qualité du travail des dessinateurs chinois nécessite une vigilance de tous les instants. Guy Delisle va rapidement réaliser que cette ville chinoise moderne, en banlieue de Hong-Kong, n’est pas pour autant totalement ouverte sur l’Occident. Difficile de communiquer, peu de chinois parlent couramment anglais. Son séjour risque d’être solitaire…

Mon avis : Après ma découverte de Guy Delisle dans ses Chroniques birmanes, j'ai tenté un autre ouvrage de l'auteur. J'ai donc emprunté Shenzhen à la bibliothèque. Ces chroniques se déroulent bien avant qu'il ne soit en couple. Il voyage donc en solitaire, pour son travail et est amené à travailler avec des dessinateurs chinois sur le dessin animé Papyrus pour un studio d'animation.

Si j'ai retrouvé avec plaisir le ton plein d'humour de l'auteur, cette fois, on voit clairement que Guy Delisle n'a pas réussi à passer la barrière de la langue. Du coup, et il le dit lui-même, difficile de s'intéresser et d'essayer de comprendre les spécificités culturelles ! Peu de chinois parlent anglais, ou en tout cas suffisamment pour permettre un échange. Il en est réduit à rester seul la plupart du temps et à s'étonner de ce qu'il peut voir, sans percer le mystère, contrairement à son voyage en Birmanie où il obtenait souvent des explications sur les coutumes. Forcément, on est donc moins touché car Guy Delisle évoque ici un séjour qui est parfois à la limite de l'ennui.



Atar Gull ou le destin d'un esclave modèle, de Brüno et Nury
Dargaud


L'histoire : 1830, Afrique noire. Atar Gull, un superbe esclave, est chargé sur le bateau du capitaine Benoît pour être vendu aux Antilles. Son prix est élevé : c'est le fils d'un roi, un athlète, un guerrier... Son histoire nous entraînera des soutes d'un négrier jusqu'à la Jamaïque, des marchés aux esclaves au cœur des plantations ; son destin sera tragique... 

Mon avis :  Après mon coup de cœur pour Tyler Cross de Nury et Brüno, je ne pouvais que découvrir cet album, adaptation d'un roman d'Eugène Sue. On y découvre, en suivant le destin d'Atar Gull, silencieux, modèle et épris de vengeance, un monde esclavagiste qui trouvait sa norme dans la traite d'êtres humains comme des animaux de foire, comme une propriété dont on peut disposer à sa guise. C'est d'une violence terrible car réaliste. Le scénario peine un peu cependant à décoller et prendre pleinement toute son ampleur dramatique, entre Europe, Afrique et Amérique. Ce temps de mise en place est toutefois nécessaire

Encore une fois, la collaboration entre Brüno et Nury, avec Laurence Croix aux couleurs fait merveille. Jusqu'à la toute fin on ne sait pas trop si on aime ou pas cet homme fait d'une montagne de muscles et à l'esprit affuté qui pousse jusqu'à la folie le désir de vengeance, faisant preuve d'une volonté implacable. Un album fort et loin d'un manichéisme trop évident.


La tectonique des plaques, de Margaux Motin
Delcourt

L'histoire : Cuites, dérapages et autres séismes dans sa vie de mère célibataire... À 35 ans, Margaux Motin raconte les récents bouleversements qui ont secoué son existence. En magnitude 10 sur l'échelle de Richter, sa nouvelle histoire d'amour avec son meilleur pote, pour qui elle change radicalement de vie. Et comme toute nana post-trentenaire qui prend des décisions rapides, le retour de flammes sera brutal.

Mon avis : Pas grand chose de nouveau à dire sur cet album, digne suite du précédent de Margaux Motin La théorie de la contorsion. On retrouve à nouveau des dessins parfois plein de poésie, des tranches de vie qui font mouche, et des pointes de vulgarité qui pourraient être éviter à mon goût. Le décalage entre les deux reste perturbant.


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