BD Express #16

La forêt millénaire, de Jirô Taniguchi

Suite au divorce de ses parents et à la maladie de sa mère, Wataru est accueilli par ses grands-parents. Pour le jeune garçon tokyoïte, cette nouvelle vie à la campagne est un bouleversement. Il découvre sa nouvelle école, son nouvel environnement. La forêt en particulier l'impressionne et semble lui communiquer une force presque surnaturelle, venue du fonds des âges.

Mon avis :  Un format original pour une publication japonaise. On sent ici la forte influence de la bande dessinée franco-belge sur le grand auteur Taniguchi. Mais il garde sa touche spirituelle avec cette ode à la nature et à la connexion de l'être humain avec ce qui l'entoure. Il est difficile d'en dire beaucoup plus sur cet ouvrage, qui ne comporte en fait que 52 pages posant le décor. Ce qui a forcément un côté très frustrant. L'autre moitié de l'ouvrage est un texte explicatif de la genèse de cette histoire et ce que l'auteur avait prévu d'en faire, avant de décéder.



La demeure des Gomez, de Miguelanxo Prado

Indalecio Pampin et les siens sont ravis. Toute la famille vient en effet d’hériter d’une vieille tante une maison à la campagne, avec rivière, terrain et tutti quanti. Hélas, les Pampin déchantent en se rendant sur place : la maison n’est qu’une masure, et la rivière plus que l’ombre d’elle-même. Qu’à cela ne tienne, pensent-ils, les travaux adéquats sauront redonner à la bâtisse et à son environnement son lustre d’antan. Mais c’est compter sans les précieuses reliques archéologiques du campement celte qui se trouve tout près - interdit d’y toucher bien sûr - sans oublier le nécessaire accord de la municipalité, qui se fait beaucoup attendre...

Mon avis : J'ai déjà lu un album de Miguelanxo Prado, auteur espagnol de bande dessinée, dans mon enfance. Je ne sais plus comment était arrivé entre mes mains son album Quotidien délirant mais je me souviens surtout du graphisme de cet album. C'est le même ici, assez surprenant, à la fois comme vieillot mais avec une pointe d'originalité. Bref, c'est sur son seul nom que j'ai emprunté cet album à la bibliothèque. Au détour de ce qui ressemble à une histoire assez simple, surtout dans sa construction, c'est la course à l'arrivisme et l'opportunisme débridé qui sont ici dénoncés. Pourtant Indalecio lui serait bien tenté de céder à la simple nostalgie des jours heureux de son enfance, mais il est poussé par les siens et par les autres et va aller de désillusions en désillusions, entourés par des promoteurs et des maires corrompus. Un album sans prétention mais qui surprend agréablement.


Moi, René Tardi, prisonnier de guerre au Stalag IIB : mon retour en France, de Jacques Tardi

" Notre progression n'étant pas satisfaisante, les coups de crosses de de Gummis s'abattaient sur nos échines et sur nos reins. Il fallait ajouter au froid la présence encombrante et brutale des Posten qui nous encadraient, pressés de mettre le maximum de distance entre l'armée Rouge et leurs culs sales, mais ça n'avançait pas plus vite pour autant." 

Mon avis : Encore un tome passionnant, après le premier épisode Moi, René Tardi, prisonnier de guerre au Stalag IIB où le père de Jacques, à travers un cahier que son fils a mis en dessin, raconte sa vision de la seconde guerre mondiale, par le prisme assez rare des prisonniers de guerre. Dans ce deuxième épisode, on s'attarde sur le retour en France, qui passe par un long chemin tortueux et beaucoup de marche épuisante, toujours la faim au ventre. Entre découragement et espoir, les hommes balancent. On retrouve ici toutes les qualités du premier tome. A lire bien sûr !

Commentaires

  1. Bonsoir La chèvre grise, je confirm que Stalag IIB, 3ème partie est vraiment bien comme les deux volumes précédents. C'est émouvant de voir les photos à la fin. Bonne soirée.

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