Little bird [Craig Johnson]

L'auteur : Craig Johnson est un écrivain américain, né en février 1961 en Virginie-Occidentale. Avant d’être écrivain, il a exercé diverses métiers comme policier, professeur d’université, charpentier, conducteur de camion, pêcheur ou cow-boy. Il s’est beaucoup déplacer dans l’ouest des Etats-Unis puis s’est installé dans le Wyoming.

L'histoire : Après vingt-quatre années au bureau du shérif du comté d'Absaroka, Walt Longmire aspire à finir sa carrière en paix. Ses espoirs s'envolent quand on découvre le corps de Cody Pritchard près de la réserve cheyenne. Deux ans auparavant, Cody avait été un des quatre adolescents condamnés avec sursis pour le viol d'une jeune Indienne, un jugement qui avait avivé les tensions entre les deux communautés. Aujourd'hui, il semble que quelqu'un cherche à venger la jeune fille. Alors que se prépare un violent blizzard, Walt devra parcourir les vastes étendues du Wyoming sur la piste d'un assassin déterminé à parvenir à ses fins.

Mon avis : Je craignais un côté nature writing trop prononcé dans ce roman, ainsi qu’une intrigue trop lente. C’est donc avec un peu de circonspection, malgré tout le bien qu’on a pu en dire, que je me suis lancée dans cette lecture. Et j’ai découvert un très bon roman, voire un véritable coup de cœur.

Effectivement, ici, tout tient à l’ambiance que l’auteur crée : la personnalité du shérif Walt Longmire, la relation entre les blancs et les amérindiens, les descriptions de paysage. Tout cela tisse une toile autour du lecteur et l’emporte dans des contrées dépaysantes et pourtant rudes. Car tout ne se passe pas bien. Quelques années en arrière, 4 jeunes blancs ont sauvagement agressé et violé une jeune amérindienne déficiente. Malgré le jugement, ils n’ont jamais fait de prison. Ils ne sont guère aimés dans la région et nombreux sont ceux qui leur en veulent. Alors, lorsqu’un de ces jeunes gens est retrouvé mort, la liste des suspects est longue et personne ne cherche particulièrement à aider le shérif.

L’automne laisse petit à petit la place à l’hiver, la neige approche et le lecteur plonge au côté de Walt dans le monde du shérif du comté d’Absaroka. Longmire est un homme blessé par la mort de sa femme, devenu un ours mais que tout le monde apprécie. Plein de contradictions, il est soutenu par son ami Henry Standing Bear. Le récit, mené à la première personne, accentue l’immersion et permet de gouter l’humour du personnage et les relations entre les deux amis sont pleines d’affection : une fois que le lecteur se fait à l’écriture si particulière de Craig Johnson, les répliques sont drôles.

Il ne faut pas s’attendre ici à une intrigue trépidante, à des courses poursuites ou des empoignades. Après un premier corps trouvé rapidement, le lecteur attendra longtemps le second. Et même si Walt est capable de se défendre, voire de se faire respecter de ses subordonnés un peu trop bornés, le roman est bien plus dans la réflexion. De nombreux flash-backs permettent au lecteur de saisir tout le contexte de l’histoire. On respire l’air des grands espaces, on sent le Grand Ouest sur notre peau aussi simplement que si on y était. Et moi qui suis pourtant réfractaire au nature writing, j’ai trouvé cela particulièrement bien amené grâce à la personnalité du shérif, tellement authentique et attachant.

Un vrai coup de cœur donc ! Et j'ai hâte de me procurer la suite, puisque Craig Johnson a fait de Walt Longmire un personnage récurrent.

Little bird, de Craig Johnson
Traduit par Sophie Aslanides
Gallmeister
Février 2011

Commentaires

Lelf a dit…
Hé hé, vive le shérif Longmire ^^
Le 2e est encore un peu plus lent, mais c'est creusé sur le côté histoire des gens dans la région, j'ai bien aimé.
Gallmeister est devenu incontournable chez moi. Je ne suis pas une grosse fan de Nature Writing non plus, j'ai bien aimé un titre lu cette année mais sans plus, par contre leurs fictions polar et western sont vraiment top ! ^^
La chèvre grise a dit…
@ Lelf : j'espère pouvoir le lire bientôt.
Côté Nature Writing, j'ai lu "L'homme qui marchait sur la lune" et je n'ai pas trop aimé en fait. C'est le seul de la maison d'éditions que j'avais lu. Alors Longmire m'a réconfortée avec cet éditeur.
Tu veux qu'on parle de "Lonesome Dove" ? ;) Faut que je le retrouve sur les étagères pour le mettre plus en évidence. Ma moitié m'a confirmé qu'il était génial.
Alex Mot-à-Mots a dit…
Je n'avais pas accroché, malgré le côté Nature Writting peu prononcé. Je n'ai donc pas continué la série.
keisha a dit…
j'ai lu toute la série, y compris le prochain qui va paraitre (lu en VO, ça explique). Seul le numéro 3 est plus faible, sinon, c'est du bon, tu as encore plein de lectures devant toi(même le 3, pour comprendre le tout)
La chèvre grise a dit…
@ Alex Mot-à-Mots : ça peut arriver.

@ keisha : tu me rassures. J'espère que le père Noël m'apportera le tome 2. Bon, après, il y a déjà tellement de livres à lire sur mes étagères que ça ne garantit pas que je le lirai vite...
Nane a dit…
Contente de voir que tu aimes! J'ai toute la série, je les adore.
As-tu regardé la série TV adaptée de ces polars? Peut-être pas déjà... Il parait qu'elle est très bonne.
J'ai eu la chance de rencontrer Sophie Aslanides, la traductrice, qui nous a expliqué son travail de longue haleine avec Craig Johnson afin de nous retranscrire au mieux l'ambiance de ses romans, c'était passionnant!
La chèvre grise a dit…
@ Nane : pas encore mais je sais qu'elle existe et je dois me pencher sur la question.
Apparemment, des discussions que j'ai pu avoir avec quelqu'un qui a rencontré l'auteur, effectivement la traductrice a fait un gros travail. Et on se rend compte que c'est un sacré boulot de retranscrire l'esprit, le style, mais dans une toute autre langue avec d'autres repères linguistiques.

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