Vous n'aurez pas ma haine [Antoine Leiris]

L'auteur : Né en mai 1981, Antoine Leiris est un journaliste français qui se fait connaître par la publication sur Facebook, 3 jours après les attentats de novembre 2015, d'une lettre intitulée "Vous n'aurez pas ma haine".

L'histoire : Antoine Leiris a perdu sa femme, Hélène Muyal-Leiris, le 13 novembre 2015, assassinée au Bataclan. Accablé par la perte, il n'a qu'une arme : sa plume. À l'image de la lueur d'espoir et de douceur que fut sa lettre "Vous n'aurez pas ma haine", publiée au lendemain des attentats, il nous raconte ici comment, malgré tout, la vie doit continuer.
C'est ce quotidien, meurtri mais tendre, entre un père et son fils, qu'il nous offre. Un témoignage bouleversant.

Mon avis : Cet emprunt à la bibliothèque, je le dois à Nelfe et comme elle, il aura été lu très vite.

Le sujet est dur, bien sûr, mais le propos lui est beau. Antoine Leiris ne cherche pas à creuser le drame que tout le monde connait aujourd’hui. Des hommes qui lui ont pris l’amour de sa vie, il ne sera quasiment pas question. S’il prend la plume, c’est pour mettre en parenthèses le chagrin qui l’accable, ne serait-ce que l’espace d’un instant.

Il met en mots d’abord l’amour pour celle qui n’est plus, sa femme et la mère de son fils. Puis l’absence qui se profile, faite de scènes quotidiennes qu’on apprend à faire sans elle, se rappelant la banalité des gestes partagés. Le deuil enfin, nouveau quotidien qui doit s’apprivoiser, qui fera mal encore longtemps. Mais nécessaire car un petit bout de chou est là et pour lui la vie doit continuer. Différente de celle prévue mais son père sera là pour la faire aussi belle que possible.

Une fois commencée la lecture de ces douze premiers jours, vous ne pourrez plus lâcher ce récit d’un traumatisme, d’un cri de douleur que l’auteur partage par nécessité mais avec une pudeur folle qui bouleverse.

« On ne se soigne pas de la mort. On se contente de l’apprivoiser. L’animal est sauvage, ses crocs sont acérés. J’essaie juste de construire une cage pour l’enfermer. » p°130

Vous n'aurez pas ma haine, d'Antoine Leiris
Éditions Fayard
Mars 2016

Commentaires

Alex Mot-à-Mots a dit…
Je tourne autour depuis sa sortie, sans encore me décider à le lire.
La chèvre grise a dit…
@ Alex Mot-à-mots : franchement, une fois lancée, ça se lit tout seul. Ce n'est vraiment ni pathos ni mélodramatique malgré le sujet forcément lourd et émotionnel.

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