1629... ou l'effroyable histoire des naufragés du Jakarta, tome 1 [Dorison & Montaigne]

Les auteurs
: J'avais découvert le travail de scénariste de Dorison sur Undertaker, et particulièrement apprécié récemment sa version de Goldorak. Cette fois, c'est avec le dessinateur Thimothée Montaigne qu'il s'est allié, née en juillet 1982, qui a d'ailleurs travaillé sur la préquel du Troisième testament : Julius.

L'histoire : Seuls les désespérés prennent le risque de s’embarquer sur le Jakarta. À son bord, un équipage issu des bas-fonds d’Amsterdam et assez d’or et de diamants pour exciter les plus folles convoitises. Un baril de poudre sur un enfer flottant. Invitée improbable dans cette traversée vers le cauchemar, Lucrétia Hans devient la seule à pouvoir empêcher Jéronimus Cornélius, apothicaire hérétique et ruiné, d’allumer la mèche… Bon voyage.

Mon avis : L'objet annonce la couleur : un ouvrage magnifique mais sombre et violent. C'est confirmé dès la première double page, qui dit tout de l'ambiance sans rien dévoilé du scénario. Une mise en appétit parfaite. Dans quoi allons nous plonger ? Tout simplement dans l'abîme de la nature humaine, sur le navire Jakarta, où se trouve un équipage fait des pires rebuts de l'humanité : des condamnés à mort, des criminels de tout genre poursuivis par la justice, des hommes qui meurent de faim dans les bas-fonds d'Amsterdam. Leur seule motivation : survivre. Et c'est parmi eux qu'embarquent Lucrétia, femme de classe sociale privilégiée mais qui est obligée de rejoindre son mari en Indonésie. Ça c'est pour planter la psychologie des personnages.
 



Les auteurs placent ces dits personnages dans un huis clos, celui d'un navire dont la compagnie hollandaise des indes orientales qui l'affrète exige qu'il se rende à destination le plus vite possible, histoire de garantir encore plus de richesse. Pas de possibilité de détour, et même une prime au subrecargue pour tout jours gagné sur le temps habituel. Les conditions sont abominables : puanteur, chaleur, proximité extrême. Ajoutons que ce navire à les cales remplies d'or et de diamant. Tout est prêt pour que la poudrière explose. Et cela va être le cas par l'intermédiaire de l'apothicaire ruiné Jéronimus Cornélius.

Le dessin est à la fois très réaliste dans les costumes et les décors, mais réussit la gageure de donner un souffle aventureux à ce récit. Thimotée Montaigne fait là un travail remarquable dans ses moindres détails : couleurs, mise en scène, découpage...

Une aventure maritime d'autant plus forte qu'elle est tirée d'une histoire vraie. J'ai hâte de lire le deuxième et dernier tome.



1629... ou l'effroyable histoire des naufragés du Jakarta, tome 1, de Xavire Dorison et Thimothée Montaigne
Éditions Glénat
Novembre 2022

Commentaires

tadloiducine a dit…
Le véritable nom du navire de l'histoire était Batavia, semble-t-il... (science toute fraîche en ce qui me concerne!). Apparemment, sur les îlots au large de l'Australie où se sont déroulés le drame, il y a eu des recherches archéologiques qui en ont identifié des restes.
(s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola

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