Les grands espaces [Catherine Meurisse]

Après La légèreté et La jeune femme et la mer de Catherine Meurisse, je me suis penchée sur son ouvrage autobiographique Les grands espaces.

L'histoire : "Les filles, la campagne sera votre chance", ont dit les parents. Catherine Meurisse a donc passé son enfance au grand air. Sous ses yeux, un chantier : une vieille maison à rénover, des arbres à planter, un jardin à créer. Des rêves à cultiver. On laboure, on bouture, on plante un rosier provenant de chez Montaigne, un figuier de chez Rabelais. On observe le tumulte du monde - les mutations de l'agriculture, la périurbanisation du monde rural...

Mon avis : Comme pour La jeune femme et la mer, je reconnais à cet album beaucoup de qualités : la poésie, le charme rappelé de l'enfance qui ouvre l'imaginaire et qui se saisit sans vergogne des arts de toute sorte, allant jusqu'à faire vibrer une fibre écologique. Un monde où tout est possible. Le propos est beau, le dessin parfois aussi, et c'est fait avec beaucoup de délicatesse.

Comme à chaque fois avec l'autrice, je suis comme sur un fil pendant toute ma lecture, prête à basculer du bon côté mais tenue en équilibre malgré moi. Il me manque un petit quelque chose pour me sentir vraiment emportée dans sa narration.  Peut-être aussi parce qu'elle n'est pas exempt de certains clichés sur le monde rural et sa vision très bobo-parisienne. Et que, malgré tous les bons moments passés par la petite Catherine dans ce Poitou, je n'ai pas l'impression (peut-être à tort) que l'adulte qu'elle est devenue y vive à plein temps. Alors on a ici un beau récit, plein de nostalgie, mais au ton pas toujours juste, qui à mon goût vaut plus pour le rappel du temps parfois béni de l'enfance que pour l'ode au monde rural.



Les grands espaces, de Catherine Meurisse
Éditions Dargaud
Septembre 2018

Commentaires

Violette a dit…
Un de mes préférés de l'autrice, et coup de coeur !! Ce que tu dis dans ta conclusion je l'ai ressenti pour ses deux derniers albums.
La chèvre grise a dit…
@ Violette : pour le coup, je pense aussi que c'est un de mes préférés. Plus léger que "La légèreté" et plus accessible que "La jeune femme et la mer". Il résonne forcément ne serait-ce que pour des souvenirs de campagne.

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