Rosa dolorosa [Caroline Dorka-Fenech]

L'autrice
: Née en 1975, Caroline Dorka-Fenech est une autrice française qui a été enseignante et lectrice de scénario. Rosa dolorosa est son premier roman.

L'histoire : Dans les rues serpentines du Vieux-Nice, Rosa déambule au bras de son fils, Lino. Ensemble ils rêvent de posséder un hôtel dans lequel un immense aquarium accueillerait des méduses. À peine dix-neuf ans d'écart, ils forment un duo inséparable. Jusqu'au jour où Lino est arrêté et emprisonné pour le meurtre d'un enfant.
Pour Rosa, l'innocence de son fils est incontestable. Dans un ballet d'images charnelles, poétiques, la mater dolorosa se lance dans une quête sublime et dévorante. Mais jusqu'où l'amour maternel peut-il conduire ?

Mon avis : J'ai beaucoup aimé le début de ce roman, plein de possibilités. Les personnages sont posés, la tension entre eux montent, et on devine le poids des non-dits. La relation entre Rosa et son fils Lino est forte, faite de beaucoup de complicité. Mais on sent poindre le malaise, d'abord dans le fait que Rosa s'efface complètement devant son fils : si elle ne s'interdit pas de vivre, tout tourne pourtant autour de lui, il est exclusivement le centre de son monde. Elle est dans l'abnégation au point de s'oublier complètement : désir, envie, elle n'exprime rien qui ne soit par rapport à son fils. A peine s'autorise-t-elle une aventure histoire de satisfaire des besoins charnels. Alors forcément, quand Lino est accusé d'un crime abominable, non seulement elle n'y croit pas un seul instant, mais elle se lance à corps perdu dans un combat pour le faire libérer.

C'est lorsque la libération survient que j'ai trouvé le roman plus faible. Une fois que Rosa obtient ce pour quoi elle s'est battue, elle se pose enfin les questions que tous se sont posés avant elle : et si Lino était coupable ? Elle sombre, elle tourne en rond, jusqu'à la fin un peu abracadabrantesque où elle semble avoir une révélation fulgurante dont on ne comprend pas bien ce qui l'a provoquée. Peut-être aussi parce que de Lino on ne sait que ce que cette mère accepte de dire, occultant beaucoup, trop sûrement pour que le lecteur puisse pleinement découvrir ce personnage et éviter ainsi une construction un peu bancale.

De plus, le style, s'il est parfois assez poétique et imagé, est un peu trop répétitif à mon goût. En aussi peu de pages, c'est assez dommage de passer un chapitre entier à dire et redire les mêmes sentiments de Rosa, comme si l'autrice n'avait pas confiance dans la précision de sa plume pour dire clairement en un seul paragraphe ce qu'il en est.

Un court roman repéré chez Alex Mot-à-mots et une lecture en demi-teinte.


Rosa dolorosa, de Caroline Dorka-Fenech
Éditions De La Martinière pour Kindle
Août 2020

Commentaires

Alex Mot-à-Mots a dit…
Je garde un bon souvenir de cette mère. J'avoue ne pas me souvenir du style.

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