Cézembre [Hélène Gestern]
L'autrice : Écrivaine française née en 1971, Hélène Gestern est enseignante-chercheuse dans l'étude du lexique. Cézembre est son treizième roman.
L'histoire : Après son divorce et la mort de son père, Yann de Kérambrun décide de quitter son poste de professeur d’histoire à Paris pour retourner à Saint-Malo, où il a passé les étés de son enfance. Épuisé, il n’a plus qu’un désir : retrouver la mer et la contempler depuis la maison dont il a hérité, le long de la plage, face à l’île de Cézembre.
Mais très vite, Yann observe avec intérêt les impressionnantes archives de sa famille dans l’ancien bureau d’Octave, son arrière-grand-père. Irrésistiblement attiré par ces carnets, véritables journaux de bord, il se plonge dans leur lecture. Octave, qui rêvait de dompter la mer en concevant de nouveaux bateaux à moteurs, a fondé au début du XXe siècle une illustre compagnie maritime, Kérambrun & Fils. L’entreprise a contribué à la fortune de la ville et son fondateur en est devenu un des principaux notables. Pourtant, derrière l’image brillante de grand capitaine d’industrie s’esquisse rapidement un autre visage : le patron génial, visionnaire était un père et un époux inquiet, un homme qui a traversé des drames et dont les doutes et les blessures semblent faire écho à celles de son arrière-petit-fils. Pourquoi ? Quelles douleurs, quels secrets taisent les carnets d’Octave ?
En plongeant dans la vie de son aïeul, son arrière-petit-fils va tenter de comprendre les failles qui lézardent la légende familiale. Ce faisant, il découvrira l’histoire tourmentée de Cézembre, une île microscopique mais à la position stratégique face à la ville. En éclairant le passé, en apprivoisant les éléments maritimes, le solitaire Yann de Kérambrun parviendra à adoucir le présent et, peut-être, à vivre à nouveau les sentiments qu’il fuyait.
Mon avis : Voici un roman de presque 600 pages qui décrit magnifiquement la Bretagne, ses paysages, la mer sous tous les temps. Le récit se concentre sur Saint Malon et l'île de Cézembre et on s'y croirait rien qu'à lire les mots de l'autrice. Et puis on découvre dans ce roman l'histoire de cette île martyre. Rien que pour ça, c'est fabuleux !
Sur les traces de la famille Kérambrun, Yann va faire renaître ses ancêtres et découvrir un mystère. Mon seul reproche sera justement dans la façon d'amener cette intrigue, qui arrive trop tardivement, au-delà de la moitié du récit, et dont pourtant on finit grandement par se douter. La construction manque de tension narrative et les relances en fin de chapitre sous forme de questions que se pose son personnage principal semble d'autant plus factice qu'Hélène Gestern maîtrise par ailleurs parfaitement sa plume.
Pour le reste, chacun pourra se faire son avis mais j'ai aimé que le roman prenne son temps pour poser l'intrigue. Pourtant, au début, j'ai vraiment trouvé ça lent. Mais une fois dans le rythme, je me suis tout simplement laissée bercer au gré des mots, précis, justes, souvent érudits d'Hélène Gestern. On est loin des page-turners où l'action mène le récit, et ça fait beaucoup de bien. Tout est description des paysages et pudeurs des sentiments, tout est subtil et délicat, parfois à la limite de la froideur tant on est ici dans la retenue.
Un très beau roman. Merci aux éditions Grasset et à Netgalley pour cette lecture.
Cézembre, d'Hélène Gestern
Éditions Grasset pour Kindle
Mars 2024
Un roman avec de la Bretagne dedans, voilà qui m'intéresse.
RépondreSupprimerAvec beaucoup de Bretagne, et très bien décrite.
SupprimerA part Eux sur la photo, son premier roman, les suivants ne m'ont pas convaincu. Celui-ci ne me tente pas.
RépondreSupprimerJ'ai encore 555 dans ma PAL.
SupprimerTu verras, 555 et l'odeur de la forêt (où tu retrouveras la spécialiste des photos) sont fort bien. Oui, c'est lent, mais on a la Bretagne et la mer...
RépondreSupprimerAh, je crois que Fanja n'avait pas repéré ce billet sur un livre (Cézembre) déjà chroniqué par 4 autres participantes du challenge Book trip en mer... Il reste un peu de temps pour le lui signaler, mais guère!
RépondreSupprimer(s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola