BD Express #35

Pigalle, 1950, d'Arroyo et Christin

L'histoire
: Paris, années 1980. Seul dans le funiculaire de la butte Montmartre, un homme se souvient... D'un jeune provincial de dix-huit ans venu des hauts plateaux de l'Aubrac à la découverte du Paris rutilant des années 50. De la capitale et de ses lumières magiques, sa vie nocturne, ses filles légères, ses gangsters, ses trafics et ses combines. Du tourbillon d'un rêve éveillé parti pour durer toute une vie. Mais à Montmartre, le funiculaire redescend toujours...

Mon avis : On est immédiatement happé par la beauté des dessins d'Arroyo, dont la couverture est un magnifique exemple. Elle sublime le Sacré Cœur tout en montrant des ombrages forts. Le graphisme et les couleurs sépia font le portrait du Paris des années 50, avec une touche de nostalgie.

L'histoire ne m'a cependant pas vraiment convaincue, tant le personnage principal est raconté par un narrateur non-objectif qui en fait un être bien trop naïf, certainement à dessein pour se dédouaner de tout crime. Car les personnages sont sombres et il ne fait pas bon fricoter avec eux. L'intrigue est un brin trop classique, pas très originale et, alors que l'ensemble prend son temps pour poser le cadre, tout s'arrête au meilleur moment de façon brutale. Par contre, encore une fois, c'est l'ambiance du Paris de l'après-guerre qui est le point fort.



Fausses pistes, de Duhamel

L'histoire
: Depuis 15 ans, Frank incarne le célèbre Marshal dans le spectacle quotidien de la ville de Woodstone. Il est obstiné, colérique, et totalement possédé par son personnage. Un peu trop, de l'avis du psychiatre, depuis que Frank a dégainé sur un touriste. Officiellement jugé " trop vieux " pour le rôle, Frank perd tout. Son seul horizon : un voyage organisé dans l'Ouest, offert par ses collègues. Pour tout bagage, sa prime de départ, et un authentique Colt simple action, modèle 1880. Et au fond de son âme, une légende à réécrire.

Mon avis : Comme souvent chez Duhamel, je le sais maintenant après avoir lu et aimé Nouveau Contact et Jamais, il s'agit là d'une histoire un peu folle mais très touchante, moins comique que le furent les précédents albums de l'auteur. Il y a une sorte de colère retenue, d'aigreur portée par le personnage principal de Frank. Celui-ci permet d'aborder la complexité de la réalité historique et la bêtise de la bien-pensance qui simplifie à outrance.  La violence d'abord contenue finit par exploser et c'est d'autant plus fort que le dessin semi réaliste de Duhamel propose des planches très travaillées et aux contrastes forts.
 
 
 
Le convoyeur, tomes 1 et 2, de Tristan Roulot et Dimitri Armand
 
L'histoire
: Un virus s'est répandu sur Terre, la "Rouille", qui s'attaque au fer et altère la plupart des métaux, détruisant peu à peu infrastructures, véhicules, outils, machines, immeubles contenant du fer... l'humanité est quasiment revenue à l'âge de pierre, l'anarchie s'est installée laissant place aux pillages. Dans ce monde chaotique et brutal, le Convoyeur, voyageur mercenaire, sillonne les routes de ce monde ravagé et accomplit des missions risquées, permettant à quiconque d'utiliser ses services en échange d'un curieux marché : ses commanditaires doivent simplement avaler un œuf étrange.

Mon avis : Deux premiers tomes d'une tétralogie mettant en scène un étrange personnage dans un monde post-apocalyptique dont toute l'originalité tient dan cette rouille qui s'attaque au fer et entraîne des mutations chez l'Homme. Le premier tome est clairement introductif, posant le décor et les premières questions. Le tome 2 tire bien les ficelles et l'intrigue se densifie. Mais je n'ai pas été séduite par l'ensemble, à l'ambiance très sombre, avec des mutants auxquels je ne m'attendais pas et qui occultent un peu trop le rôle premier du convoyeur.

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