Le port des marins perdus [Teresa Radice et Stefano Turconi]

Les auteurs : Née en 1975, Teresa Radice est une scénariste de bande dessinée italienne. Elle travaille en duo avec son mari, Stefano Turconi, dessinateur italien de bande dessinée. Le Port des marins perdus était leur première collaboration.

L'histoire : Automne 1807. Un navire de Sa Majesté récupère au large du Siam un jeune naufragé qui ne se rappelle que de son prénom : Abel. Le garçon se lie rapidement d’amitié avec le premier officier, capitaine du navire depuis que le commandant s’est enfui avec le trésor du bord. Abel retourne ensuite en Angleterre où il loge dans l’auberge tenue par les trois filles déchues du fuyard. Alors que la mémoire lui revient peu à peu, il découvre quelque chose de profondément troublant sur lui-même, et la véritable nature des personnes qui l’ont aidé...

Mon avis : Ne vous fiez pas au titre, il ne s'agit pas vraiment d'un récit d'aventures maritimes mais plutôt d'un conte fantastique, d'une quête initiatique pleine d'introspection. Le jeune Abel, retrouvé échoué au large de Siam, cherche à comprendre qui il est et ce qui lui est arrivé. Découpée en quatre parties, cette quête va nous mener du Siam en Angleterre avant de découvrir la vérité et permettre de rendre justice. Alors certes, il y a des aventures, mais l'élément fantastique est primordial ici. Les aventures, bien qu'un poil convenues pour les adeptes de ce type de récit, ont parfaitement fonctionné pour moi.

Le crayonné de Turconi est une merveille de délicatesse, de poésie, tout en étant très expressif quand il s'attache aux visages. Les dessins sont vraiment splendides et le choix audacieux de se contenter d'un noir et blanc tout à fait payant : ils apportent ainsi un petit peu de mélancolie bienvenue.
Ce bel album, tant par sa taille (320 pages) que par la qualité du dessin et du récit, a failli être un coup de cœur. J'ai juste trouvé dommage les longues pages reprenant des poèmes sensés mettre le jeune garçon sur la voie de l'introspection afin de le guider vers la vérité, et qui ne sont à mon sens que palabres inutiles et alourdissent le récit. Il y avait je pense moyen d'être un peu plus direct sans pour autant négliger l'aspect poétique du récit. Un bémol donc, mais qui n'enlève rien à la beauté de l'ensemble.


Le Port des marins perdus, de Teresa Radice et Stefano Turconi
Éditions Glénat
Juin 2016

Commentaires

  1. C'est donc le dessin qui semble une réussite, mais ce que tu montres est en effet bien tentant.

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  2. C'est pour le Book Trip en mer de Fanja !! Dommage pour le "presque" coup de coeur...

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  3. J'avais aperçu un billet dessus sur un autre blog: l'aspect "crayonné" des dessins peut donner une idée d'oeuvre inachevée?
    (s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola

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