Aquaforte [K.J. Bishop]
L'auteur : K.J. Bishop est une écrivaine australienne. En 2004, elle publie son premier roman, The Etched City, traduit en français par les éditions L'Atalante en Aquaforte, qui a remporté plusieurs prix aux Etats-Unis. Elle vit actuellement à Bangkok.
L'histoire : Fuyant une révolution avortée, Gwynn le soudard et Raule la chirurgienne itinérante arrivent dans la cité d'Escorionte où règnent luxuriance et corruption. L'un se met au service d'un trafiquant d'esclaves, l'autre s'établit dans un quartier miséreux pour y pratiquer son art. Mais une graveuse du nom de Beth attire Gwynn dans un univers où l'art subvertit le réel, où la raison s'étonne et bascule. Le sphinx et le basilic figurés dans son eau-forte énigmatique seraient-ils davantage que des signes ? Et, tandis que Raule enregistre les maux d'une ville féroce et décadente, Gwynn, interpellé par un padre lubrique à la magie évanouie, hésite au seuil d'un territoire mouvant où le rêve et la réalité s'enchâssent pour dessiner une image monstrueuse et poignante de son destin.
Mon avis : Pour être franc, ce n'est pas tellement l'histoire qui compte ici pour moi. J'ai lu ce livre voici quelques temps maintenant, et pourtant il m'en reste une forte impression, comme ces rêves qui restent dans un coin de votre esprit avec des impressions, des images, des odeurs, le tout assez flou mais toujours présent.
Aquaforte, c'est exactement ça : un livre onirique, d'ambiance, qui donne au mot "fantasy" tout son sens. C'est un récit d'aventures dans lequel on entre doucement, un peu comme si on prenait un train dans une gare de campagne pour une destination inconnue, limite par curiosité plus que par nécessité. Le train démarre tout doucement, on se fait bercer en traversant des plaines arides et puis le train pénètre un brouillard doucereux, on s'endort et quand on rouvre les yeux, on ne reconnaît plus rien. On erre dans une ville décadente, industrieuse et pervertie, reposant le long d'un fleuve à la limite d'une jungle. On évolue aux côtés de personnages échoués là au gré d'un destin qu'ils ne contrôlent pas vraiment, à la fois mercenaires à la fine lame et rebelles au nom d'une cause inconnue fuyant une guerre perdue. On les suit langoureusement dans cette ville moite et luxuriante à la technologie digne de Jules Verne où des clans s'affrontent entre luttes de pouvoir et vendetta, où le dieu n'est pas encore totalement unique, où l'alchimie côtoie une magie hallucinogène et divinatoire, où l'art subvertit la réalité et où les histoires d'amours impossibles frôlent toujours le mythe.
Cette eau forte là porte bien son nom et comme l'acide sur le métal, elle a laissé une trace indélébile dans mon esprit et j'aime y revenir de temps à autre pour la contempler avec le sentiment d'avoir vécu une étrange aventure que j'ai toujours du mal à décrire, qui me fait encore me poser des questions mais que je ne regrette vraiment pas au final.
Site perso de l'auteur : http://kjbishop.net
L'histoire : Fuyant une révolution avortée, Gwynn le soudard et Raule la chirurgienne itinérante arrivent dans la cité d'Escorionte où règnent luxuriance et corruption. L'un se met au service d'un trafiquant d'esclaves, l'autre s'établit dans un quartier miséreux pour y pratiquer son art. Mais une graveuse du nom de Beth attire Gwynn dans un univers où l'art subvertit le réel, où la raison s'étonne et bascule. Le sphinx et le basilic figurés dans son eau-forte énigmatique seraient-ils davantage que des signes ? Et, tandis que Raule enregistre les maux d'une ville féroce et décadente, Gwynn, interpellé par un padre lubrique à la magie évanouie, hésite au seuil d'un territoire mouvant où le rêve et la réalité s'enchâssent pour dessiner une image monstrueuse et poignante de son destin.
Mon avis : Pour être franc, ce n'est pas tellement l'histoire qui compte ici pour moi. J'ai lu ce livre voici quelques temps maintenant, et pourtant il m'en reste une forte impression, comme ces rêves qui restent dans un coin de votre esprit avec des impressions, des images, des odeurs, le tout assez flou mais toujours présent.
Aquaforte, c'est exactement ça : un livre onirique, d'ambiance, qui donne au mot "fantasy" tout son sens. C'est un récit d'aventures dans lequel on entre doucement, un peu comme si on prenait un train dans une gare de campagne pour une destination inconnue, limite par curiosité plus que par nécessité. Le train démarre tout doucement, on se fait bercer en traversant des plaines arides et puis le train pénètre un brouillard doucereux, on s'endort et quand on rouvre les yeux, on ne reconnaît plus rien. On erre dans une ville décadente, industrieuse et pervertie, reposant le long d'un fleuve à la limite d'une jungle. On évolue aux côtés de personnages échoués là au gré d'un destin qu'ils ne contrôlent pas vraiment, à la fois mercenaires à la fine lame et rebelles au nom d'une cause inconnue fuyant une guerre perdue. On les suit langoureusement dans cette ville moite et luxuriante à la technologie digne de Jules Verne où des clans s'affrontent entre luttes de pouvoir et vendetta, où le dieu n'est pas encore totalement unique, où l'alchimie côtoie une magie hallucinogène et divinatoire, où l'art subvertit la réalité et où les histoires d'amours impossibles frôlent toujours le mythe.
Cette eau forte là porte bien son nom et comme l'acide sur le métal, elle a laissé une trace indélébile dans mon esprit et j'aime y revenir de temps à autre pour la contempler avec le sentiment d'avoir vécu une étrange aventure que j'ai toujours du mal à décrire, qui me fait encore me poser des questions mais que je ne regrette vraiment pas au final.
Site perso de l'auteur : http://kjbishop.net
signé Gruikman
La couverture fait très BD, j'ai même cru que s'en était une, au départ.
RépondreSupprimernon non c'est l'atalante... papier assez épais, format moyen et couverture non brillante... j'aime bien ces collections!
RépondreSupprimerC'est bien la même collection que les Terry Pratchett, il me semble. Une jolie collection effectivement.
RépondreSupprimer