Les tribulations d'une caissière [Anna Sam]
L'auteur : Née en 1979, Anna Sam jongle entre ses études littéraires (elle obtient un DEA de littérature française en 2004) et un boulot de caissière dans un centre commercial Leclerc en Bretagne. Elle raconte son métier dans un blog, qui deviendra le roman Les tribulations d'une caissière.
L'histoire : Elle s'appelle Anna, elle a vingt-huit ans, un diplôme universitaire de littérature et huit ans d'expérience derrière une caisse de supermarché. Un métier peu propice aux échanges, ponctué de gestes automatiques...
Anna aurait pu se sentir devenir un robot si elle n'avait eu l'idée de raconter son travail, jour après jour.
Elle vous a vu passer à la caisse. Vous avez été des clients faciles ou des emmerdeurs, riches ou pauvres, complexés de la consommation ou frimeurs. Vous l'avez confondue avec une plante verte ou vous lui avez dit bonjour, vous avez trépigné à l'ouverture du magasin ou avez été l'habitué nonchalant des fermetures. Anna, vous l'avez draguée, méprisée, insultée.
Il ne se passe rien dans la vie d'une caissière ? Maintenant, prenez votre chariot et suivez Anna jusqu'à la caisse.
Mon avis : Voici un tout petit ouvrage de rien du tout, mais qui donne un bon aperçu de ce qu'endure une caissière. Je le sais, pour cause. J'ai fait ce boulot le temps d'un été, histoire de me faire un peu d'argent de poche pendant mes études. Et je peux vous dire une chose : on ne se rend compte de ce que c'est qu'en passant de l'autre côté de la caisse !
Personnellement, je n'ai pas vécu, le temps des 3 mois où j'ai fait ce métier, tout ce qu'Anna peut ici raconter. Elle a tout de même passé plus de huit ans derrière sa caisse. Soit huit longues années à pouvoir observer les habitudes de tout un chacun. Mais je peux vous assurer que, désormais, je ne passe plus devant n'importe quel(le) caissier(e) sans le regarder dans les yeux et lui dire nommément bonjour et au revoir. Le sentiment d'être invisible ou d'être traitée comme de la m*rde (excusez le mot, mais il est ici tout à fait approprié) est assez stupéfiant.
Alors, bien sûr, ici Anna Sam fait oeuvre romanesque. Son tableau est peut être sombre mais non dénué d'humour pour alléger le propos. C'est qu'il ne faudrait pas montrer aux communs des mortels, qui se trouvent certainement en train de lire ce livre, à quel point leur comportement est immonde lorsqu'ils font leurs courses au supermarché. C'est dommage. En même temps, difficile de faire autrement, je peux le comprendre.
En bref, un petit recueil de billets qui stupéfiera ceux qui portent déjà attention à leur rapport avec les gens qu'ils peuvent croiser au cours d'une journée, mais qui ne changera pas grand chose à la situation, je le crains. Surtout pour toutes celles et ceux qui restent encore derrière ces fameuses caisses !
Je ne l'ai jamais lu mais je sais qu'il se trouve à la biblio où je suis alors je pense qu'un de ces jours je vais m'y plonger.
RépondreSupprimermoi aussi je suis passée de l'autre côté de la caisse pendant un été, et franchement, les gens sont parfois d'une condescendance... effarante! le nombre qui ne dit ni bonjour, ni merci, qui ne regarde même pas la caissière, comme si elle n'existait pas...
RépondreSupprimerToi aussi, tu as fait ce boulot d'étudiant. Qui heureusement pour nous n'a pas duré...
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