Silent voice, de Naoko Yamada

Film d'animation japonais sorti le 22 août 2018.

L'histoire : Nishimiya est une élève douce et attentionnée. Chaque jour, pourtant, elle est harcelée par Ishida, car elle est sourde. Dénoncé pour son comportement, le garçon est à son tour mis à l'écart et rejeté par ses camarades. Des années plus tard, il apprend la langue des signes... et part à la recherche de la jeune fille.  

Mon avis :  Une histoire forte et dure, très actuelle. Qui aurait pu être passionnante, surtout sur ces questions du handicap et du harcèlement, si rarement traitées, si elle n’avait eu un traitement catastrophique !

Premièrement parce que c’est long et que ça tourne en rond. Un peu en mode je te fais du mal, je me sens coupable, je pleure, tu me pardonnes, mais toi aussi tu te sens coupable, tu pleures, tu veux que je te pardonne… Pendant plus de deux heures ! Pour, au final, arriver à comprendre que le problème n’est pas de changer et d’évoluer, mais plutôt de s’accepter comme on est et d’accepter les autres comme ils sont. Certaines astuces comme les croix sur les visages ne fonctionnent pas et contribuent à allonger le temps. D’autant que les réactions des personnages après leurs interactions sont parfois incompréhensibles, comme celle de Nishimiya après le feu d’artifice, et que leurs relations n’évoluent pas.

Ensuite, certains plans sont bizarres : sous prétexte de ne pas oser regarder les gens en face, le regard de Ishida est très concentré sur les jupes des demoiselles, parfois à peine pubères. Un plan en particulier m’a fait tiquer : celui ou une femme nue débarque dans sa chambre pour lui demander d’aller chercher sa nièce. On ne comprend pas bien si cette femme est sa mère ou sa sœur, mais dans tous les cas, il est très bizarre d’avoir cette discussion en étant dénudée devant son fils ou son frère.

D’autant que, et c’est mon dernier point, les Japonais semblent avoir culturellement un vrai problème à parler de sentiments. Si tous ces personnages discutaient une bonne fois pour toute au lieu de tergiverser et de supposer, tout serait réglé en 30 minutes ! Il y aurait pourtant eu matière à développer si le scénario ne réglait certains problèmes hors champ, comme l’apprentissage de la langue des signes typiquement.

Alors certes, je sais que la société japonaise est très enferrée dans les traditions à respecter et dans l’apparence. Mais qu’à contrario, les Japonais hyper-sexualisent les personnages féminins de mangas, créent des poupées gonflables et des love hôtels aux chambres louées à l’heure. Cette dichotomie est souvent fascinante et perturbante. Ici, cela produit un anime tout simplement raté.

Commentaires

maggie a dit…
J'ai bien fait de l'éviter ! De toute manière, je n'aime pas trop la japanimation car c'est souvent trop lent...
La chèvre grise a dit…
@ Maggie : ça dépend des films. Certains sont de petites merveilles, même lents. "Mon voisin Totoro" ou "Le tombeau des lucioles" pour ne citer que ces deux là...

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