Séries #22

Watchmen



Tulsa, Oklahoma, de nos jours. Il y a 3 ans de cela, un groupe de suprématistes blancs appelés «La septième Cavalerie» s’est attaqué à tous les policiers de la ville ainsi qu’à leurs familles. Afin de protéger leur identité depuis cette attaque poétiquement surnommée «La Nuit Blanche» les policiers portent désormais un bandana jaune afin de conserver leur anonymat. Profondément marqués par cette nuit tragique, Angela Abar et le chef de la police de Tulsa, Judd Crawford, décident d’enquêter de concert sur ce groupuscule et ses adeptes.

Ca commençait bien. J'ai beaucoup apprécié la photographie, la bande son, l'ambiance, les touches d'humour parfois acides et des thématiques faisant terriblement écho à la situation actuelle : sécurité, racisme systémique… Il est difficile mais passionnant historiquement parlant de découvrir le massacre de Tulsa, qui fut longtemps effacé de la mémoire collective par les suprémacistes blancs. La série rend scrupuleusement les personnages, leur passé, les situations et tensions qui préexistent avant d'en arriver à une uchronie qui prend tout son sens. Malgré la gravité, l'aspect "super-héros" apporte une touche plus légère. Mais, sans connaître soit le comic soit le film, et à partir du moment où le récit se resserre sur le Dr Manhattan, l'ensemble devient plus plombant et perd son côté décalé pour se prendre un peu trop au sérieux alors que l'aspect historique qui le justifiait est oublié. En bref, si j'ai découvert le massacre de Tulsa et aimé le traitement qui en est fait avec ce questionnement sur la justice et la vengeance toujours aussi actuel de nos jours, je n'ai pas adhéré à l'aspect fantastique du récit car je n'avais pas les références. Nul doute que cela plaira bien davantage aux afficionados des autres média Watchmen.


Moloch



Dans une ville de bord de mer industrielle et labyrinthique, des inconnus s’enflamment brutalement, sans raison. Suicides ? Meurtres ? Phénomènes surnaturels ? Pour le découvrir, Louise, une jeune journaliste, et Gabriel, un psychiatre, vont mener l’enquête.

En 6 épisodes, la série Moloch passe d’intrigante et fascinante à décevante. La photographie et notamment le jeu de lumière qui oppose feu et glace attire bien évidemment. La critique de notre société forme un bruit de fond permanent, où les solitudes se côtoient sans jamais s’épauler, se croisant seulement. L’idée était audacieuse mais fini par faire flop par un manque de rythme, comme si le réalisateur ou le scénariste n’osait pas investir pleinement les possibilités qu’il se créé. Le spectateur reste en retrait, déroule l’histoire, espère malheureusement à tort un renversement qui susciterait une plus grande adhésion. Dispensable.


Bodyguard



David Budd, vétéran de guerre aussi héroïque que volatile, travaille désormais en tant que spécialiste de la protection pour le compte de la Metropolitan Police Service de Londres. Lorsqu'il est chargé de la protection de l'ambitieuse Julia Montague, Secrétaire d'Etat à l'intérieur, dont il méprise profondément la politique, Budd se retrouve partagé entre son devoir et ses croyances. Responsable de sa sécurité, pourrait-il devenir sa plus grande menace ?

Une série comme je les aime en ce moment : courte et intense, avec une vraie atmosphère. Ici, un vétéran de la guerre au Moyen-Orient, traumatisé et dont la vie privée part à vau-l'eau se reconvertit en garde du corps. Faisons abstraction de la romance à deux balles totalement improbable, voire ridicule, et d'une fin bâclée qui fait qu'on se demande si les scénaristes n'ont pas privilégier la possibilité d'une saison 2 à la cohérence. On a ici un thriller addictif et ultraréaliste qui maintient la tension de la première à la dernière seconde avec maestria. Il traite aussi au passage de thèmes très actuels comme le terrorisme, ses conséquences liberticides, son traitement médiatique, les conflits internes des services de sécurité. Je conseille !

Commentaires

Alex Mot-à-Mots a dit…
Moloch me tentait bien, mais au vue de ton ressenti, je passe ma route.
La chèvre grise a dit…
@ Alex Mot-à-mots : après, beaucoup ont plus apprécié que moi... et ce ne sont que 6 épisodes.

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