Mourir peut attendre, de Cary Joji Fukunaga

Film américain de Cary Joji Fukunaga, sorti le 6 octobre 2021, avec Daniel Craig, Léa Seydoux, et Rami Malek.

L'histoire : Bond a quitté les services secrets et coule des jours heureux en Jamaïque. Mais sa tranquillité est de courte durée car son vieil ami Felix Leiter de la CIA débarque pour solliciter son aide : il s'agit de sauver un scientifique qui vient d'être kidnappé. Mais la mission se révèle bien plus dangereuse que prévu et Bond se retrouve aux trousses d'un mystérieux ennemi détenant de redoutables armes technologiques…

Mon avis : Daniel Craig est, à mon sens, la meilleure incarnation du personnage de James Bond tel qu'il est décrit dans les romans : plus froid, plus cynique, plus blessé aussi. Ca tient à l'acteur, bien sûr, fabuleux, mais aussi au renouveau de la franchise voulu par les studios. En 2006, Casino Royale posait la blessure initiale avec la mort de Vesper, cette blessure qui faisait de lui une arme, une machine à tuer. Tous les films avec Daniel Craig se tiennent, se suivent et forment un tout. En soit, c'est déjà une particularité.

Et c'est toujours le cas ici avec Mourir peut attendre, qui reprend l'histoire là où nous l'avions laissée avec Spectre, James et Madeleine dans les bras l'un de l'autre. Sauf qu'en ayant trouvé l'amour, James Bond n'est plus une arme, c'est un homme qui espère une vie normale. D'ailleurs, même si quelques réflexes sont durs à perdre, il n'est plus un agent double zéro. Sauf que, James Bond peut-il être normal ? Clairement, la réponse est non. Alors, comment refaire de lui ce qu'il fut et n'est plus ? C'est là la magie de cet opus, qui trouve dans son final toute la justification et boucle le cycle Daniel Craig sur une scène effarante que je n'aurais jamais cru voir.

Une fois ceci dit, le film est-il bon(d) ? Oui et non. Oui parce qu'il reprend les codes de la franchise. Oui parce qu'il réussit en même temps à moderniser  tout en la modernisant : exit la james bond girl qui n'est qu'un faire valoir, exit les remarques et comportements trop sexistes. Au contraire, les femmes sont mises en avant et prennent les choses en main, sans nuire en rien à la séduction de James Bond ni à son humour pince-sans-rire. Oui, parce que visuellement c'est réussi : la photographie est belle, la mise en scène léchée, on ne voit pas passer les 2h40 !



Non, parce qu'il y a peut être trop de mélo dans ce dernier volet. James Bond parle, cherche à attendrir un méchant là où d'habitude il l'aurait au contraire provoqué. Si on comprend bien pourquoi il le fait, ça reste déstabilisant pour le spectateur. Non parce qu'à mettre en scène deux méchants qui se tirent dans les pattes, on perd en épaisseur. Spectre nous proposait un piètre Christoph Waltz, qu'on retrouve ici un peu plus convaincant. Non aussi, avouons le, parce que je suis abominablement triste de cette fin, même si je la comprends.

Bref, un dernier opus qui fait parler et qui restera longtemps dans les annales. Au revoir Daniel Craig, je sais déjà que vous me manquerez dans ce costume qui vous allait à merveille. Je vais me consoler dès que À couteaux tirés 2 sortira et j'attends désormais avec impatience la nomination de votre successeur.

Commentaires

dasola a dit…
Bonjour La chèvre grise, j'aime beaucoup l'acteur Daniel Craig mais j'ai trouvé que c'était le "Bond" de trop. Et puis tomber amoureux de Lea Seydoux, non, ce n'est pas possible. Bonne soirée.

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