Mémoires de la forêt tome 1 : les souvenirs de Ferdinand Taupe [Mickaël Brun-Arnaud]
L'auteur : Ancien psychologue, Mickaël Brun-Arnaud s'est reconverti pour fonder et gérer la librairie parisienne Le renard doré en 2018. Mémoires de la forêt est son premier roman.
L'histoire : Dans la forêt de Bellécorce, au creux du chên ou Archibald Renard tient sa librairie, chaque animal qui le souhaite peut déposer le livre qu'il a écrit et espérer qu'il soit un jour acheté.
Depuis que ses souvenirs le fuient, Ferdinand Taupe cherche désespérément à retrouver l'ouvrage qu'il a écrit pour compiler ses mémoires, afin de se rappeler les choses qu'il a faites et les gens qu'il a aimés. Il en existe un seul exemplaire, déposé chez le libraire il y a des années. Mais justement, un mystérieux client vient de partir avec...
À l'aide de vieilles photographies, Archibald et Ferdinand se lancent sur ses traces en forêt, dans un périple à la frontière du rêve, des souvenirs et de la réalité.
Mon avis : Roman jeunesse qui aborde avec délicatesse le sujet de la maladie d'Alzheimer, renommée maladie de l'Oublie-tout, il a le mérite de mettre ce sujet au niveau des enfants, autour de 9 ans. Les mots sont bien choisis, sans pathos mais avec justesse, pour désigner les symptômes et les sentiments des personnages autour du malade. On sent ici le passé de psychologue spécialisé en gériatrie de l'auteur et toute la bienveillance qu'il faut pour entourer les personnes atteintes et leurs accompagnants. Et malgré la sensibilité du sujet, qui a parfaitement su me toucher, j'avoue ne pas avoir été vraiment emportée par ce récit.
La construction en est assez répétitive, avec une photographie, un déplacement qui permet de croiser un nouveau personnage et d'écouter le récit des souvenirs de celui-ci avec Ferdinand Taupe. Et on saute de personnage en personnage sans vraiment s'attacher. Ca manque d'épaisseur, de contexte. Là où je m'attendais à un récit d'apprentissage par le parcours fait durant le voyage plus que par la destination, j'ai été frustrée. On sait trop peu de choses de ce que vivent nos deux héros pendant leurs déplacements, l'auteur se contentant d'ellipses pour nous mener d'un point A à un point B. Cela renforce l'impression de répétition du schéma narratif et lasse. D'autant qu'on se doute fortement de la fin.
Vous pourrez dire à juste titre qu'un jeune lecteur n'a pas mon expérience de lecture et donc ne sera peut être pas autant gêné. Certes. Mais je reproche également aux personnages d'être un poil trop manichéens, voire tous foncièrement gentils. Cela manque terriblement de nuances, tirant parfois à la niaiserie.
Mention spéciale par contre pour les illustrations de Sanaé qui sont splendides.
Éditions L'École des loisirs
Juillet 2023
Ça a énormément de succès, peut-être grâce aux illustrations ? Je ne sais pas pourquoi. En tout cas merci pour ton billet qui m'épargnera cette lecture.
RépondreSupprimerC'est évident que les couvertures sont splendides. Mais de mon côté, je n'ai pas été touchée que ça. J'avoue fatiguer aussi de ces effets marketing avec des couvertures très léchées mais où le contenu ne suit pas.
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