Veiller sur elle [Jean-Baptiste Andrea]

L'auteur
: Né en avril 1971, Jean-Baptiste Andrea est un écrivain, scénariste et réalisateur français, couronné du prix Goncourt en 2023 pour son quatrième roman Veiller sur elle.


L'histoire :  Au grand jeu du destin, Mimo a tiré les mauvaises cartes. Né pauvre, il est confié en apprentissage à un sculpteur de pierre sans envergure. Mais il a du génie entre les mains.
Toutes les fées ou presque se sont penchées sur Viola Orsini. Héritière d'une famille prestigieuse, elle a passé son enfance à l'ombre d'un palais génois. Mais elle a trop d'ambition pour se résigner à la place qu'on lui assigne.
Ces deux-là n'auraient jamais dû se rencontrer. Au premier regard, ils se reconnaissent et se jurent de ne jamais se quitter. Viola et Mimo ne peuvent ni vivre ensemble, ni rester longtemps loin de l'autre.
Liés par une attraction indéfectible, ils traversent des années de fureur quand l'Italie bascule dans le fascisme. Mimo prend sa revanche sur le sort, mais à quoi bon la gloire s'il doit perdre Viola ?


Mon avis : J'avoue ne pas comprendre l'engouement autour de ce roman ni le prix Goncourt attribué. Ce n'est pas mauvais, loin de là, mais il n'y a, à mon goût, rien d'exceptionnel, que ce soit dans l'histoire ou dans l'écriture.

Ce qui me déçoit, c'est que Jean-Baptiste Andréa n'exploite pas la période historique dans laquelle il place son récit. Ses personnages traversent les tragédies du monde, de la fin de la Première guerre mondiale jusqu'à la fin de la Seconde, sans que rien ne les atteignent vraiment. L'Histoire, avec un grand H, n'est qu'un prétexte, une toile de fond qui n'a guère d'influence sur le destin de nos héros. C'est dommage, tant il y avait matière à exploiter ce contexte historique. On en apprend tout de même un tout petit peu, mais pas assez, sur la montée du fascisme et l'appareil d'Etat sous Mussolini.

La petite histoire, quant à elle, n'est guère plus palpitante. Rien ne rend le couple Mimo et Viola crédible : Mimo est pauvre, artiste, nain, tourmenté, amoureux qui ne se l'avoue pas ; il trouvera dans son art le moyen de s'affranchir de sa condition, exploitant intelligemment ses relations. Viola est artistocrate et femme, pourvue d'idée que tous les hommes estiment étranges mais pourtant juste avant-gardistes, exploitant avec gentillesse l'amitié qu'elle éprouve pour Mimo ; elle tente elle aussi de s'affranchir du joug des différents hommes de sa famille qui veulent l'exploiter pour assurer le prestige de la famille. Il y avait tellement mieux à faire de ce personnage féminin !  À nouveau, quel dommage. 

Et cette fin ? Sérieusement ? Ou comment se débarrasser d'une histoire dont on ne sait pas quoi faire ! Tout ça pour ça ? C'est vraiment bâclé. Comme si l'auteur, devant un trop grand nombre de sujets possibles, avait malheureusement fait le choix de tous les effleurer sans jamais en approfondir aucun.

Une déception !


Veiller sur elle, de Jean-Baptiste Andrea
Éditions L'iconoclaste
Août 2023

Commentaires

  1. Je te rejoins complètement : rien de vraiment exceptionnel dans ce roman.

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  2. @Alex Mot-à-mots : ah, merci. J'ai l'impression d'être folle parfois face à la pluie d'avis enthousiastes :)

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  3. Bonjour à toi, je te rejoins aussi, j'avais été déçue par ce roman ! Il y avait moyen de faire mieux, bien mieux...

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