Personne ne meurt à à Longyearbyen [Morgan Audic]

L'auteur
: Après avoir beaucoup aimé en 2022 De bonnes raisons de mourir, j'ai plongé dans le dernier roman de Morgan Audic.

L'histoire : Archipel du Svalbard, Longyearbyen, la ville la plus au nord du monde. On découvre le corps d’une femme vraisemblablement déchiquetée par un ours.

Norvège continentale, les îles Lofoten. Le cadavre d’une ex journaliste est retrouvé sur une plage isolée.

A priori rien ne lie ces victimes si ce n’est qu’elles s’intéressaient de près aux mammifères marins. L’une était doctorante en biologie arctique, l’autre, à la tête d’une agence d’excursion en mer.

Dans ces régions glacées, faites d’anciennes cités minières désolées, d’enclaves russes et de conflits politiques qui ne demandent qu’à rejaillir, une flic pugnace et un reporter de guerre en déroute remontent une piste sanglante, se confrontant à la réalité d’une terre où la nature est une marchandise et ses défenseurs des cibles de choix.

Mon avis : Dépaysement garanti avec ce polar qui nous emmène aux confins de la Norvège, dans le territoire reculé du Svalbard où des militaires russes tiennent une base pour raison politique. Lorsqu'un corps est retrouvé, on pense tout naturellement à une attaque d'ours blanc. En plein hiver, ces animaux peuvent être poussés par la faim à attaquer. Mais l'enquêtrice note quelques détails qui clochent, des invraisemblances que beaucoup aurait négligées. Elle décide de creuser.

Prétexte à dévoiler les atrocités de la chasse à la baleine et à dénoncer l'exploitation des animaux marins à des fins militaires, ce roman est hautement écologiste mais qui ose aussi dire les aberrations faites au nom de cette nécessité, comme la Réserve mondiale de semences du Svalbard qui est inondée à peine 9 ans après l'inauguration du bâtiment. Preuve s'il en faut que nous sommes très en retard sur la marche du climat.

Malgré quelques incohérences scénaristiques mineures et une construction somme toute classique, j'ai beaucoup aimé ce roman, par son propos très actuel sur le changement climatique et la sauvegarde nécessaire des espèces qui se heurte au traditionalisme des populations, mais aussi pour le décor du Pole Nord et des enjeux géopolitiques et économiques qui y sont liés. C'est efficace, ça se lit, se dévore même, avec plaisir, même si à mon avis le roman est un poil en dessous du précédent de l'auteur. La faute à un manque de finesse dans la psychologie des personnages, un peu trop clichés à mon goût.


Personne ne meurt à Longyearbyen, de Morgan Audic
Éditions Albin Michel
Septembre 2023

Commentaires

  1. Tu continueras à lire l'auteure ?

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    1. @ Alex Mot-à-mots : pourquoi pas, oui. Si le contexte du roman m'intéresse.

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