Beignets de tomates vertes [Fannie Flagg]

L'auteur : Fannie Flagg, née en septembre 1944 à Birmingham dans l’Alabama, est une actrice et écrivaine américaine.

L’histoire : Au sud de l’Amérique profonde, en Alabama, un café au bord d’une voie ferrée… Ninny, fringante octogénaire, se souvient et raconte à Evelyn, une femme au foyer et à l’existence monotone, les incroyables aventures de la petite ville de Whistle Stop. Grâce à l’adorable vieille dame, Evelyn, qui vit très mal l’approche de la cinquantaine, va peu à peu s’affirmer et reprendre goût à la vie

Mon avis :  L'auteur nous offre ici une succession d'anecdotes qui nous plongent dans la petite ville de Whistle Stop, au fond de l'Alabama. Y règne une solidarité profonde entre tous les habitants, qu'ils soient noirs ou blancs, et qui émeut fortement le lecteur. Car l'histoire débute dans les années 30, avant la Seconde Guerre Mondiale, alors que sévit la ségrégation raciale.
La narration ne suit pas de fil chronologique mais fait faire au lecteur des bonds dans le temps, revenant sur des événements particuliers. Ecrit dans un style vraiment dynamique, émouvant et teinté d'humour, ce roman aborde surtout la question de la vie et de la condition féminine. Car ce ne sont que des femmes qui prennent à tour de rôle la parole, au cours de ces petits chapitres qui multiplient les points de vue : la gazette de Dot Weems, Ninny Threadgoode qui raconte sa vie dans ce "bled au bord de la voie ferrée" depuis la maison de retraite où elle croise Evelyn, femme complexée et perdue qui se réfugie dans la nourriture. Elle trouvera dans tous ces modèles féminins de l'ancienne époque du courage pour affronter sa vie actuelle.
Nous suivons donc la famille Threadgoode et celle de leur femme de ménage noire, Sypsey, ainsi que tous leurs descendants. Tout ce petit monde évolue presque comme une seule et même famille, mais les deux communautés, les blancs d'un côté, les noirs de l'autre, n'ont pas les mêmes droits. De même, les hommes et les femmes d'une même race n'ont pas non plus les mêmes droits. Et si la famille Threadgoode est très compréhensive et ouverte d'esprit, elle n'est en rien représentative de la majeure partie des familles américaines de l'époque. On pensera donc forcément, à un moment ou à un autre au cours de la lecture, au roman Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur d'Harper Lee.
Si le sujet de la ségrégation est délicatement abordé donc, j'ai trouvé étrange que l'auteur ne parle absolument pas de la relation entre Idgie et Ruth, qui devait pourtant être très choquante à l'époque.
On quitte ce roman avec nostalgie, voire un peu de tristesse, et on aurait aimé croiser réellement tous ces personnages fascinants, même si la vie à cette époque n'était pas si simple.

Commentaires

  1. J'ai énormément aimé cette histoire. Superbe. ♥

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  2. Un film que j'avais adoré il y a quelques années.

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  3. J'adore le film et je n'arrête pas d'oublier d'acheter le roman... Merci donc! Et je suis ravie d'un tel avis encore une fois. ça me donne très envie de découvrir le récit original.

    Pauline,
    Entre Les Pages : http://areader.over-blog.com/

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  4. Je connais le film pratiquement par coeur. Du coup je ne pense pas lire le livre mais je serais quand même curieuse de connaitre les différences entre les deux. A voir donc...

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  5. Un gros coup de coeur, pour le livre et le film.
    @Zarline : n'hésite pas à le lire, franchement, je ne pense pas, pour une fois, que le film sera un frein à ta lecture :-)

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  6. Oui, le livre se lit vraiment bien. J'ai bien envie de voir ce que ça peut donner en film, même si je crains d'avoir la même impression que pour "La couleur des sentiments" où je trouve qu'il n'est pas du tout à la hauteur de ce qu'on peut ressentir.

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  7. Heureuse que ce livre t'ait plu! Il fait partie de mes romans fétiches.
    Le film est bien rendu, mais beaucoup moins riche en personnages et la chronologie a été quelque peu revue. A voir quand même.

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  8. Comme toi,j'étais triste de quitter les personnages à la fin. Je m'y sentais bien là-bas !!!

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