Le 13 novembre 1872, Claude Monet peignait depuis la fenêtre de son hôtel au Havre, une vue du port par la brume. Exposée deux ans plus tard sous le titre Impression, soleil levant (1872, Paris, musée Marmottan Monet) l’œuvre inspire au critique Louis Leroy le terme d’Impressionnistes et donne son nom au groupe formé par Monet et ses amis.
En 2022, le musée Marmottan Monet, en collaboration avec le Museum Barberini, célèbrent les 150 ans de la toile et lui rendent hommage à travers l’exposition « Face au Soleil, un astre dans les arts ».
Dieu créateur pour les civilisations antiques, de par la régularité attendue de se cycles qui permet à la nature et à l'Homme de vivre comme en Égypte ou en Grèce, objet créé par Dieu au quatrième jour, comme son pendant la Lune dans les textes bibliques, passant de position centrale à accessoire dans la conception moyenâgeuse de l'univers puisque seul Dieu peut dominer et être la lumière du monde.
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Vision de Saint Benoît, Giovanni Del Biondo - fin du XIVe siècle
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Il faut attendre le XVIe siècle pour que Copernic puis Galilée dénoncent les conclusions de Ptolémée : la Terre n'est pas au centre de notre univers, c'est le Soleil. Les artistes sont soucieux de peindre le monde tel qu'il est et s'appuient sur leurs observations. Le paysage, de genre mineur, prend toute son ampleur au début du XVIIe siècle. Soleil levant ou couchant, l'astre illumine la terre. Pour autant, l'astre mythique ne disparaît pas vraiment, il continue d'exister par l'identification de souverains de droit divin qui s'empare, avec les artistes de leur cour, de cette image et lui donner des formes parfois assez inattendues.
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La chute d'Icare, Carlo Saraceni - 1606-1607
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Apollon - Le Roy, Henri de Gissey - 1654
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Le soleil couchant à travers la vapeur, Joseph William Turner - 1809
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Terrasse à Mortlake, Joseph William Turner
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Cercle répétiteur, Jean-Nicolas Fortin - 1831 - La création d'observatoires en Europe a permis de développer et moderniser les instruments scientifiques d'observations et de calcul pour mesurer et comprendre l'univers.
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En 1874, l'émotion gagne Paris. Le tableau Impression, soleil levant de Claude Monet est exposé sur les cimaises des anciens ateliers de Nadar, boulevard des Capucines. Depuis les années 1830, l'art du paysage change, une volonté réaliste éclate. Si les aînés avaient pour habitude de peindre en atelier d'après des esquisses faites sur nature. Monet va plus loin et peint sur le motif, en quelques heures, pour saisir le plus exactement et le plus fidèlement possible sa vision. On entre dans une peinture des phénomènes atmosphériques et célestes.
En parallèle, la connaissance scientifique du soleil fait un bon. Ce n'est plus un astre, c'est un corps que l'on décrit et dont on découvre les composantes. Au-delà de l'astronomie, ce sont la physique et l'astrophysique qui naissent. Décomposition de la lumière, éclipses solaires... Le Soleil livre petit à petit ses secrets : il est une boule de gaz dont la surface granulaire est en perpétuel renouvellement, doté d'une atmosphère dont de gigantesques protubérances s'échappent. Les artistes ne sont pas insensibles à ses découvertes : ils juxtaposent des touches de couleurs pures issue de la décomposition du prisme chromatique.
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Impression soleil levant, Claude Monet - 1872
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Le port au soleil couchant, Opus 236 (Saint Tropez), de Paul Signac - 1892
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Eclipse totale du Soleil du 29 juillet 1878, d'Etienne Trouvelot - 1878
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Soleil couchant, de Gustave Courbet - 1875
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Après le tournant figuré par le tableau de Monet, le soleil devient un motif rayonnant dans la peinture moderne. Le soleil éblouit, décore, est source d'énergie. Le soleil devient un sujet à part entière et prend toute la toile.
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Le Soleil, d'Edvard Munch - 1910-1913
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Coucher de soleil, marée haute gris-bleu, de Félix Vallotton - 1911
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Coucher de soleil, Fontainebleau, de Valdemar Schønheyder Møller - 1900
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Soleil, de Albert Trachsel - 1909
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Au XXe siècle, la vulgarisation scientifique rend accessible à tous la réalité du Soleil. Einstein l'a démontré : l'univers est en mouvement et le Soleil n'est qu'une étoile parmi des milliards d'autres. Les artistes choisissent alors d'intégrer ou de se détourner de cette réalité.Le soleil devient protéiforme, multiple.
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Nymphes et centaures, de Vladimir Baranov-Rossiné - 1914
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Femme et oiseau, de Joan Miró - 1940
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Petit mobile sur pied, d'Alexander Calder - 1953
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Impression, soleil levant 2019, de Gérard Fromanger - 2019
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Rising sun #1476, de Vicky Colombet - 2022
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Une exposition dont je n'attendais pas forcément grand chose et qui m'aura étonnée. Une centaine de toiles qui montrent la représentation du soleil qui évolue à travers les âges, tous styles confondus. Éblouissant !
Informations utiles :
Du 21 septembre 2022 au 29 janvier 2023
Du mardi au dimanche, de 10h à 18h, nocturne le jeudi jusqu'à 21h
Musée Marmottan Monet
2 rue Louis-Boilly
75016 Paris
Tarif : 12€
Tarif réduit : 8,5€
Site du musée Marmottan Monet ici
C'est une bonne idée d'expo, avec des oeuvres assez éclectiques. Elle fait écho à une autre expo parisienne, sur la lune je crois, il y a quelques années.
RépondreSupprimerCe que tu en montres laisse déjà percevoir toute la diversité du soleil dans l'art.
RépondreSupprimer@ nathalie : Effectivement en 2019 au Grand Palais : http://nourrituresentoutgenre.blogspot.com/2019/06/exposition-la-lune-du-voyage-reel-aux.html Je n'y avais même pas pensé :) Par contre, elle fait aussi écho à une autre exposition sur le soleil toujours à Marmottan Monet il y a quelques années (mais je ne l'avais pas vue).
RépondreSupprimer@ Alex Mot-à-mots : et certains tableaux sont vraiment splendides à apprécier "en vrai".
RépondreSupprimerJe ne pourrais pas la voir... Alors merci pour ce coup d’œil.
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup ce musée !
Syl.