Les assassins [R.J. Ellory]

Ma dernière lecture de R.J. Ellory datait de plus de trois ans, avec Les neuf cercles.

L'histoire : New York, 2006. Quatre homicides sont commis en quinze jours, selon des modes opératoires très différents. Seul John Costello, documentaliste au New York City Herald, inépuisable sur les tueurs en série, voit un lien entre eux. Il a en effet découvert que chacun des meurtres a été perpétré à une date anniversaire, chaque fois celle d'un célèbre crime exécuté par un serial killer, d'après une procédure rigoureusement identique. Épaulé par Ray Irving, inspecteur au NYPD, et Karen Langley, journaliste au City Herald, John va se livrer à la traque de cet assassin très particulier.

Mon avis : Le point fort d'Ellory reste sa capacité à nous mettre très vite dans l'ambiance et à nous tenir par le biais de chapitres courts qui se dévorent à la suite sans qu'on s'en rende compte. Le lecteur plonge rapidement dans ce récit qui met en scène un enquêteur sur la trace d'un tueur en série en plein cœur de New York. Celui-ci défie la police en copiant les crimes d'autres tueurs en série célèbres. Pourquoi ? Il faut chercher à plonger dans la psychologie des êtres les plus sombres pour essayer de comprendre et d'anticiper les actes du tueur pour l'arrêter. Il va recevoir l'aide d'un documentaliste au City Herald, lui-même ancienne victime réchappé d'un tueur en série dans sa jeunesse.

Malgré cela, à nouveau dans ce roman de l'auteur, je fais les mêmes reproches que pour Les neufs cercles
 - Des longueurs qui agacent dès le début, et donnent au final un roman qui pourrait facilement être allégé de plus d'une centaine de pages,
 - Ce qui provoque forcément une frustration sur la fin : tout ça pour ça ?
 - Des personnages qui interpellent par leur prénom à tout bout de champ dans un dialogue mené à deux.
Ajoutons ici un effet répétitif des scènes de crime où aucun indice n'est trouvé et des portraits bien trop rapides et succincts des grands tueurs cités. Ellory ne fait rien du matériel qu'il a sous la main. En fait, il ne se passe rien pendant tout le roman, juste les tentatives désespérées de l'enquêteur pour trouver quelque chose, n'importe quoi. Il faut attendre que l'assassin se livre presque pour connaître le fin mot de l'histoire.
 
Bref, une qualité qui fait défaut après ses vrais chefs d’œuvre que sont Vendetta ou Seul le silence. Est-ce que je me lasse ? Est-ce que mon œil devient plus affûté ? Ou est-ce que l'auteur se repose un peu trop sur ses lauriers, faisant ainsi resurgir ses défauts de jeunesse ?


Les assassins, de R.J. Ellory
Traduit par Clément Baude
Éditions Livre de poche
Décembre 2016

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