BD Express #37

Les yeux verts, de Hubert & Zanzim

L'histoire
: 1793. Le vicomte Narcisse de Rougemont, en exil à Londres, est mandaté pour une mission de la plus haute importance : faire sortir le père Anselme de France, où la Révolution gronde toujours. Mais le jeune aristocrate va se trouver rapidement confronté à d’étranges phénomènes. Pragmatique, il refuse de se laisser déconcerter par des superstitions obscurantistes ! Pour peu que l'on garde « son flegme », comme disent nos cousins britanniques, il est possible de trouver une explication rationnelle pour tout. Vraiment ? Même aux sorcières ? Même aux femmes à corps de félin ? Alors que son chemin croise celui de deux sœurs qui se disputent une même paire d’yeux verts, Le vicomte réalise que sa mission est de toute autre nature. Sa vie bascule quand il se retrouve à son tour, en possession de ces yeux maléfiques ! Commence alors une nouvelle vie pour Le Vicomte… mais les Anglais ne comptent pas en rester là. En compagnie de Mister Smith, un petit yorkshire à la langue bien pendue, ils sont prêts à tout pour récupérer le pouvoir surnaturel des yeux verts…

Mon avis : Edité par une maison d'éditions qui a depuis fermée, cette toute première collaboration n'aurait pas reparu sans le succès de Peau d'homme, dernière collaboration des deux auteurs de bande dessinée, qui a poussé Glénat à racheter les droits. Les yeux verts paru initialement en diptyque, mais un troisième tome était prévu, qui ne vit jamais le jour et dont on découvre ici les premières planches et tout le travail préparatoire qui avait été effectué. Enfin, on découvre, je m'entends, on les voit mais on ne peut guère les lire du fait du choix de mise en page de la maison d'éditions qui les rend très difficilement lisibles.

Disons-le tout net, on est très loin de la qualité habituelle des récits proposés par Hubert par la suite. Œuvre de jeunesse, je comprends pourquoi elle fut si longtemps tenue dans un tiroir, car, si le premier tome est plutôt intéressant, posant tout une histoire et des personnages intéressants, le tome deux s'avère très décevant. L'histoire est trop linéaire, voire parfois incohérente, piétine et manque terriblement de densité.


Stern tome 1 : le croque-mort, le clochard et l'assassin, de Frédéric et Julien Maffre

L'histoire : 1880 au Kansas. Elijah Stern, croque-mort local, mène une existence calme et solitaire jusqu'au jour où on lui demande de pratiquer l'autopsie d'un homme trouvé mort dans un bordel. S'improvisant médecin légiste, il découvre que la mort n'est en rien naturelle et se trouve impliqué, malgré lui, dans une véritable enquête. Mais Stern n'imagine pas encore que les clés de cette affaire sont à chercher dans son propre passé…

Mon avis : Si le personnage du croque-mort dans un western en bande dessinée vous dit quelque chose, c'est que vous pensez certainement à Undertaker. Il s'agit là d'une pure coincidence, comme les auteurs l'expliquent en préface, les deux projets ayant été menés concomitamment sans qu'ils en soient au courant. De toute façon, Stern est un personnage original : croque-mort taiseux, il aime la littérature, ne monte pas à cheval , à de belles notions de médecine et ne boit pas. Pourtant, il aurait de quoi : il a été traumatisé dans son enfance par le massacre de  Lawrence. Une enquête sur la mort d'un notable de la ville va le pousser à affronter cette part de son histoire.

Si l'histoire est agréable à lire, elle reste très classique et sans grande surprise. Le dessin est beau et agréable, même si je tique un peu sur le visage très fin de Stern, que j'aurais voulu charnu. Par contre, le travail des couleurs rend parfaitement l'ambiance Far West. Un premier tome correct, qui pose le cadre. J'aimerais assez découvrir la suite.


La terre, le ciel, les corbeaux, de Teresa Radice et Stefano Turconi

L'histoire : "Toi, Fucks, le soldat allemand, l'oppresseur, pourquoi tu ne nous as pas encore abattus comme on t'a appris à le faire pour la grandeur de ton pays ? Pourquoi tu n'en as pas encore fini avec nous ; Vanja notre geôlier russe et moi, l'italien que tu méprises ?

Est-ce pour continuer à exercer ton autorité de petit tyran ou parce que tu penses qu'à trois on a plus de chances de sortir vivants de cette tourmente ?"

Mon avis : Deux prisonniers et un geôlier se retrouvent contraints de faire équipe pour fuir un camp russe en plein hiver. Ils ne se comprennent pas, ne s'entendent pas. Pourtant, il va falloir avancer pour éviter la mort.

Le dessin de Turconi est splendide, tout comme il avait fait merveille dans Le port des marins perdus.  Je suis cependant bien moins convaincue par le récit, qui avait pourtant matière à être très intéressant. Au lieu d'opter pour une bande dessinée muette, Teresa Radice fait le choix du narrateur omniscient qui pose des questions existentielles. Ca devient un peu lourd, surtout que le peu de dialogues qui existent n'est pas traduit en français et donc totalement incompréhensible. J'ai eu l'impression de passer à côté de quelque chose pendant toute ma lecture. Alors je comprends l'idée de nous immerger au plus près de ce que doivent ressentir les personnages, sauf que chacun semble tout de même baragouiner quelques mots et comprendre les situations. Donc, ça ne fonctionne pas. Il aura, à la limite, fallu employer comme subterfuge une langue irréelle.

Bref, une déception.

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